L’enseignement du fait nucléaire en Polynésie en question

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Le colloque sur le CEP se tient à l’université de la Polynésie (UPF) jusqu'au vendredi 13 mai. Cette dernière journée portera sur l’enseignement du fait nucléaire dans nos écoles. Au programme : conférences et présentation de productions d’élèves.

Publié le 12/05/2022 à 15:53 - Mise à jour le 14/05/2022 à 9:49

Le colloque sur le CEP se tient à l’université de la Polynésie (UPF) jusqu'au vendredi 13 mai. Cette dernière journée portera sur l’enseignement du fait nucléaire dans nos écoles. Au programme : conférences et présentation de productions d’élèves.

L’enseignement du fait nucléaire est un enjeu sociétal majeur. Les organisateurs du colloque « Histoire et mémoires du CEP : un deuxième contact ? » l’ont bien compris. Ils ont choisi de mettre cette question au cœur des débats de la dernière journée. Elle débutera par une allocution d’introduction du président Edouard Fritch. Les participants pourront ensuite assister à des conférences présentant les enjeux de l’enseignement du CEP ou choisir des ateliers de formation.

Cette journée aura une visée pédagogique pour permettre à tous les enseignants de mieux transmettre l’histoire du CEP, quelle que soit la matière ou l’âge des élèves. Car les enseignants sont des acteurs majeurs dans la transmission de cette histoire lourde et complexe. En effet, 26 ans après la fin des essais nucléaires polynésiens, certaines plaies restent à vif. En témoigne la polémique suscitée par les débats du premier jour. Histoire officielle et mémoire collective continuent, aujourd’hui encore, de s’opposer sur des points historiques cruciaux.

« Nous ne faisons pas l’histoire, nous l’enseignons »

Olivier Apolon, inspecteur au vice-rectorat

Selon Olivier Apolon, inspecteur au vice-rectorat, l’école n’a pas à faire le choix d’une histoire au détriment d’une autre : « Le rôle de l’enseignement, c’est de dire qu’il y a encore des incertitudes. Nous présentons ces incertitudes aux élèves, et ce n’est pas à nous de dire qui a tort, qui a raison ». Il rappelle également que l’enseignement du CEP doit se faire dès le plus jeune âge, mais avec des outils adaptés.

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« Nous allons travailler à la formation des enseignants parce que ça ne s’improvise pas »

Yvette Tommasini,  inspectrice pédagogique en histoire-géographie

Depuis un an, des formations destinées aux enseignants sont mises en place. L’ultime journée du colloque présentera les approches qu’elles préconisent. Ces dernières visent à permettre aux élèves de s’approprier l’histoire du CEP, notamment à travers la réalisation de productions concrètes. Certaines seront présentées vendredi durant les ateliers.

Renaud Meltz, historien et co-organisateur du colloque « Histoire et mémoires du CEP » à l’UPF, invité du journal :


Elles ont été créées dans différentes matières telles que l’art plastique ou le sport. « Vous allez voir, nos élèves polynésiens sont capables de faire des choses très intéressantes » se réjouit Yvette Tommasini, inspectrice pédagogique en histoire-géographie. Elle animera la conférence qui portera sur cette question de la transversalité de l’enseignement du fait nucléaire. D’autres ateliers porteront sur des questions épineuses, comme l’enseignement du CEP, au lycée, en histoire-géographie ou en sciences. « On essaie de travailler surtout en interdisciplinarité, c’est-à-dire qu’on n’est pas que sur de l’histoire-géographie. Toutes les disciplines sont concernées par cet enseignement » explique Yvette Tommasini, pour qui « l’objectif est qu’à un moment donné, les élèves aient la capacité de comprendre, de faire des choix, et de se faire leur opinion ».

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