C’est une première pour les apiculteurs de Raiatea. Depuis quelques mois, ils appliquent un “plan de sélection” en collaboration avec le Groupement de Défense Sanitaire Animal (GDSA). Ce projet a pour finalité d’améliorer sur le long terme les performances des abeilles. Mais avant d’y parvenir, il est nécessaire d’identifier les meilleurs reproducteurs.
« L’objectif de notre travail à Raiatea va être de permettre aux apiculteurs de sectionner des super-reines et qu’ils puissent multiplier des super-mâles afin d’améliorer les caractéristiques des abeilles, que ce soit sur la productivité, sur la douceur, sur la résistance aux maladies. On veut aussi des abeilles qui soient économes, qui ne mangent pas trop de sucre », explique Olivier Esnault, vétérinaire au sein du Groupement de défense animal.
A quelques mètres, Olivier Thomas, sans geste brusque, extrait les cadres de ses ruches. Éleveur de reines, cet apiculteur de Raiatea s’attaque maintenant aux mâles.
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« Élever les mâles, c’est ce qu’il y a de plus compliqué », dit-il, « il faut que son cycle corresponde avec celui des reines pour avoir des périodes de fécondation optimale ».
Les meilleurs mâles et reines de chaque exploitation seront ensuite répartis entre les différents apiculteurs de l’île. Ces derniers auront un rôle majeur à jouer. Ils observeront l’évolution des abeilles.
« Ils vont suivre ces colonies durant un an pour voir comment elles se développent. Si l’on voit des colonies filles qui sont intéressantes, on mettra ensuite en place une fécondation croisée de type tantes/neveux pour fixer les caractères », souligne Olivier Esnault.
Un projet qui séduit les professionnels comme Vasthi Ebb : « C’est primordial dans notre métier. C’est la base pour avoir du bon miel, et beaucoup ».
Dans un an, les premières colonies issues de cette sélection seront accessibles à l’ensemble des apiculteurs de Raiatea, voire à ceux des îles avoisinantes. Car l’île sacrée reste indemne de la loque américaine, une maladie qui décime les larves des abeilles.