Les entreprises polynésiennes cibles d’arnaques en ligne

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Après l’usine de jus de fruit de Moorea victime d’une arnaque au "faux président", c’est le groupe Sodiva qui a été visé par une arnaque au faux RIB pour un montant de 65 millions de Fcfp. La réactivité du patron a toutefois permis à la brigade financière de la DSP de geler puis de rapatrier les fonds. Alors que d’autres plaintes se présentent à la DSP, l’IEOM invite les entreprises à une très grande vigilance.

Publié le 04/10/2019 à 14:46 - Mise à jour le 04/10/2019 à 15:43

Après l’usine de jus de fruit de Moorea victime d’une arnaque au "faux président", c’est le groupe Sodiva qui a été visé par une arnaque au faux RIB pour un montant de 65 millions de Fcfp. La réactivité du patron a toutefois permis à la brigade financière de la DSP de geler puis de rapatrier les fonds. Alors que d’autres plaintes se présentent à la DSP, l’IEOM invite les entreprises à une très grande vigilance.

Toujours plus élaborées, les escroqueries en ligne se multiplient. Et elles ne s’attaquent pas aux plus petits. L’usine de jus de fruit de Moorea, Total, ou plus récemment Sodiva, en ont fait les frais, avec pour ce dernier une arnaque au faux RIB. Ici l’escroc se fait passer pour le fournisseur de l’entreprise, et fait croire qu’il a changé de banque. Résultat : un vrai virement est effectué sur un faux compte quelque part en Chine, ou au Nigéria.  « Généralement, les escrocs, avant de rentrer en contact avec les entreprises, étudient les organigrammes des entreprises, étudient les fournisseurs lorsque les fournisseurs sont publiés sur les sites des entreprises pour donner l’impression qu’ils connaissent extrêmement bien l’entreprise. C’est très insidieux et très dangereux », explique Claude Periou, directeur de l’IEOM.

Les conséquences, elles, sont désastreuses pour la survie de l’entreprise. Souvent amassée sur plusieurs années, la trésorerie peut être asséchée en l’espace de quelques jours. Si le groupe Sodiva a flairé la supercherie à temps, ce n’est pas le cas de toutes les entreprises. « C’est ce qui s’est passé avec l’usine de Jus de fruits de Moorea. Nous avons encore reçu deux plaintes pas plus tard qu’hier où ce ne sera pas possible d’arriver à son terme puisque les faits se sont passés il y a un mois. La plainte, on la prend quand même tout en sachant qu’ils ont trop tardé », raconte Mario Banner, directeur de la sécurité publique.

Les opérations soi-disant « urgente » ou « confidentielle » la veille du week-end, ou des jours fériés, doivent évidemment mettre la puce à l’oreille. Pour se prémunir, il s’agit aussi de clairement définir les procédures d’exécution de virements, ou de sensibiliser les services comptables aux pratiques frauduleuses.  « Lorsqu’il s’agit de la zone dollars, bien que les arnaques puissent être sur toutes les zones, il y a une vérification plus importante, donc il y a un process plus lent que d’habitude. Donc il y a un peu d’anticipation et on est plus vigilants sur les mails qu’on reçoit et on demande lorsqu’il s’agit de ce type de procédure, de vérification. Donc il y a vraiment une double voire une triple vérification sur l’identité de la personne qui demande le changement d’identité bancaire », explique Gilles Yau, président de la fédération générale du commerce.

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Au-delà des entreprises, les particuliers ne sont pas à l’abri des arnaques. Consulter son compte bancaire, prévenir sa banque le plus vite possible, et choisir des mots de passe suffisamment sophistiqués, devraient permettre, selon l’IEOM d’éviter les mauvaises surprises.

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