Leur présence dans la rade de Papeete n’est pas passée inaperçue, ce jeudi matin. Un grand nombre de pêcheurs, côtiers comme hauturiers, se sont rassemblés pour contester la réforme annoncée de leur statut.
« On est en train de mettre en place un statut terrien. Mais on n’est pas des terriens. On est en mer », explique Richard Pere, le président du syndicat des pêcheurs de haute mer de Polynésie française.
« On ne veut pas qu’on nous mette salariés (…) On nous dit : ‘vous allez être payés au Smig’. Donc les pêcheurs (…), les petits, les poti marara, s’ils embarquent un pêcheur, ils seront obligés de le déclarer comme salarié. Nous, on ne veut pas (…) Il ne faut pas tuer la profession », ajoute celui-ci.
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« Nous, on n’est pas comme les thoniers qui ont un minimum, un quota et qui reviennent avec du poisson. Nous, ce n’est pas sûr qu’on revienne avec du poisson (…) Avant, le paiement, c’était à la part. Suivant ce qu’on attrape, on donne au matelot », souligne pour sa part Heimana Hamblin, le président de la coopérative des pêcheurs d’Arue. « Si on maintient ce dispositif, je pense que de nombreux pêcheurs vont arrêter (…) Si on nous impose de mettre 2 matelots à bord, on est foutu », prophétise-t-il.
Celui-ci pointe également du doigt les prix du carburant : « cela fait un moment que le baril est en baisse, mais le gazole n’a pas baissé pour nous. Il y a eu 3 augmentations et depuis, ça n’a pas bougé ».
« Pour le moment, on est bloqué. Ils -le gouvernement, Ndlr- ne veulent pas et on ne veut pas non plus », estime Richard Pere. « On a voulu marquer le coup pour que l’on nous écoute, pour que le ministre revienne sur sa décision (…) On n’est pas là pour bloquer. Après, s’ils ne veulent pas nous écouter, c’est à eux de voir. On n’a pas encore appelé tous les pêcheurs », renchérit Heimana Hamblin.
Les représentants des pêcheurs doivent rencontrer, ce jeudi en fin d’après-midi, le ministre des Ressources marines, Taivini Teai, pour tenter de trouver un consensus.