Les plantes médicinales du fenua examinées à la loupe

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Elles composent les ra’au Tahiti : les plantes médicinales du fenua sont désormais cultivées dans une pépinière de l’Institut Louis Malardé, à Paea. Pas pour fabriquer des médicaments à grande échelle, mais pour en évaluer plus précisément leurs propriétés respectives. Tradipraticiens, préparateurs et scientifiques s’associent dans cette démarche de valorisation et de conservation.

Publié le 16/03/2024 à 10:55 - Mise à jour le 16/03/2024 à 10:55

Elles composent les ra’au Tahiti : les plantes médicinales du fenua sont désormais cultivées dans une pépinière de l’Institut Louis Malardé, à Paea. Pas pour fabriquer des médicaments à grande échelle, mais pour en évaluer plus précisément leurs propriétés respectives. Tradipraticiens, préparateurs et scientifiques s’associent dans cette démarche de valorisation et de conservation.

C’est la première étape d’un long travail de réhabilitation préparé depuis trois ans : L’institut Malardé a inauguré, ce vendredi, en l’absence des autorités, une première pépinière de plantes médicinales. Des plantes habituellement cultivées dans un cadre familial.

La directrice de l’ILM Maire Sabre rappelle que remettre au goût du jour le ra’au se fait au prix de multiples efforts. « Il faut récolter les plantes, les bouturer, les multiplier, étudier les principes actifs de chacune. Sur une centaine qu’on avait déjà identifiées, l’ILM en a sélectionné 26 pour les étudier » .

Ce changement d’approche envers ces plantes combine un savoir familial, celui de spécialistes tournés vers la culture, et désormais des méthodes scientifiques. Le docteur Édouard Suhas a constitué une équipe de recherches et projette d’étendre les connaissances acquises aux autres archipels. « Nous n’avons pas beaucoup de connaissances sur ce qui est utilisé aux Tuamotu. Ils ont environnement différent et donc, je pense, des plantes utilisées totalement différentes. La dernière partie sera évidemment l’archipel des Marquises » .

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« C’est un travail en laboratoire, en particulier en chimie. Édouard (Suhas) et moi-même allons essayer de monter des projets pour mieux connaître ces plantes, mieux connaître les activités biologiques que ces principes actifs peuvent avoir sur notre santé » , précise le Dr Tepoe Mai, chargée des recherches au sein du laboratoire des substances naturelles. Les études seront transmises aux ministères pour éventuellement intégrer les plantes dans la pharmacopée polynésienne.

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Sunny Walker est l’un des tradipraticiens qui soutiennent le projet. Il a fourni des plantes herbacées de plusieurs espèces. « Les tradipracticiens de toute l’île essaient de me contacter pour savoir si j’ai des graines de ces plantes, pour refaire des boutures. Les guérisseurs n’en trouvent plus à l’état naturel, avec les limaces et les escargots (….) En une nuit, ils peuvent te râtisser un mètre carré, il n’y a plus rien le lendemain » , note-t-il.

Des échanges avec les pays du bassin Pacifique sont aussi envisagés. Ces recherches à vocation non commerciale pourront néanmoins être utilisées pour développer des produits issus de ces plantes, à destination du grand public.

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