La reconstruction microchirurgicale maxillo-faciale, une pratique complexe et assurée depuis peu au fenua par Aymeric Maltezeanu et Nicolas Sigaux, tous deux chirurgiens maxillo-faciaux. Elle est utile notamment pour la reconstruction complexe du visage de patients qui ont été victimes d’accidents sévères, de tentatives de suicides par arme à feu ou encore de tumeur agressive de la mâchoire.
Sur le scanner ci-dessus, l’image 3D révèle les dégâts d’une tumeur cancéreuse située dans la mâchoire d’un patient. Pour éviter qu’elle se répande, les chirurgiens ont dû retirer de l’os et le remplacer par un os sain. « [Le patient] avait cette tumeur volumineuse sur toute une partie du visage, il a fallu couper la mâchoire sur pratiquement la moitié de la mandibule en conservant juste l’articulation, pour enlever toute la partie qui était atteinte par la tumeur », explique Aymeric Maltezeanu.
Avec cette technique de chirurgie dite de reconstruction mandibulaire par lambeau libre, les spécialistes utilisent des sections d’os coupées à la jambe. Grâce à des découpes extrêmement précises, l’os du péroné est modelé aux formes souhaitées.
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Plusieurs fragments peuvent être nécessaires, comme le précise Aymeric : « c’est l’image du résultat post-opératoire, on voit toute la partie de la mâchoire qu’on a dû enlever, qui était atteinte par la tumeur. Et là, c’est l’os qui était au niveau du péroné qu’on a conformé pour l’adapter à la forme de la mâchoire« .
Sept patients ont bénéficié de ce type de reconstruction en 1 an, en Polynésie. Avec cette spécialité au sein de l’hôpital du Taaone, les évacuations sanitaires peuvent ainsi être évitées.
Après la phase de découpe puis de placement du lambeau, l’équipe se charge de reconnecter les vaisseaux sanguins. « On va effectuer de nouvelles connexions avec un fil invisible à l’œil nu et pour lequel on a besoin d’un microscope pour faire cette connexion. On parle d’anastomose », détaille Nicolas Sigaux. « Si la zone à reconstruire est volumineuse, on n’a pas d’autre solution si on veut que l’os survive que d’aller le reconnecter ».
Grâce aux outils numériques, il est aussi possible de planifier ces interventions lorsqu’il n’y a pas d’urgence. L’hôpital travaille avec un laboratoire de métropole pour obtenir des guides et des plaques métalliques sur mesure.
L’objectif est de rendre au patient l’aspect fonctionnel de sa mâchoire et son esthétisme.