Les défenseurs du motu Temae étaient de retour sur leur plage, samedi, pour s’opposer à la privatisation de la zone. La parcelle s’étend sur 525 mètres, le long du littoral, pour 50 mètres de large et appartient au groupe Wane. Si le propriétaire ne peut rien construire sur le domaine public sans l’autorisation de la commune et du Pays, les négociations entre les parties interpellent les élus de l’opposition et les associations.
« A ce jour, le Pays ne nous a pas fait de retour. Nous pensons que la commune reste sur sa position, c’est-à-dire de nous priver de 300 mètres de plage et de basculer le reste de l’emprise vers une zone humide avec des marécages », craint Maire Bopp-Du-Pont, membre de la fédération Tahei Auti ia Moorea. « Si, demain, on se retrouve avec 200 mètres de plage, on va être serré comme des sardines », souffle Vincent Tehotu, un autre adhérent de la fédération, « cela ne fait pas une bonne cohésion entre la population et les touristes, de privatiser la plage pour des VIP. Ça va être un hôtel 5 étoiles ».
200 mètres de plages, c’est 40 mètres de plus que ce que la société Te Toutema’e du groupe Wane a proposé à l’ancien gouvernement. Dans le Plan Général d’Aménagement de Moorea, le motu Temae est voué à la construction d’un hôtel de luxe. Mais un projet d’aménagement d’un jardin public, envisagé par la commune depuis 10 ans sur la totalité de la plage, bloque toute initiative.
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« Cette situation-là pose un problème », indique Thibaud Millet, l’avocat de la société Te Toutema’e, « si c’est laissé en l’état, ou s’il devait y avoir une expropriation, aucun projet n’est viable sur cette parcelle. Et là, aujourd’hui, le projet qui est proposé par la commune de Moorea, qui est en train d’être étudié par la société Te Toutema’e, c’est quand même 200 mètres de linéaire de plage qui seraient cédés à la commune de Moorea pour être aménagés en plage publique avec jardin public, parking public et accès.»
Le président du Pays prévoit de rencontrer prochainement les associations de riverains du motu Temae. Elles entendent lui rappeler ses promesses électorales de sauvegarde de la plage.