Ce lundi, le président ainsi que plusieurs membres du gouvernement, se sont rendus à l’église de Maria no te Hau, pour assister à la cérémonie religieuse en hommage à Sylvestre Bodin. À la suite de la cérémonie, le cortège funéraire a effectué un passage par la Présidence, où le Président l’a accueilli et lui a rendu un dernier hommage.
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Le discours d’Edouard Fritch
Mon cher Sylvestre,
Mon compagnon de 30 ans de labeur, tu as pris un nouveau chemin, celui qui mène vers l’éternel. Vas mon frère, vas en paix.
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Tu es parti avec discrétion, sans déranger qui que ce soit, comme à ton habitude.
Tu sais la haute estime et toute l’amitié que je te porte. Trente ans de collaboration quotidienne, c’est beaucoup de place dans la vie d’une personne et en particulier dans la mienne. Tu as été présent dans les moments de gloire comme dans les moments de traversée du désert.
Ta fidélité est précieuse.
Ta loyauté est solide.
Ton courage est immense.
Ta dignité est grande.
Ta droiture est infaillible.
Ton engagement est exemplaire.
Je te remercie du fond du cœur pour tout ce tu m’as apporté et pour tout ce que tu as apporté à notre Pays, la Polynésie.
Beaucoup de messages nous sont parvenus pour que nous te les portions à ton adresse. Ces messages sont tous unanimes pour exprimer la grandeur de ton action publique.
Tes amis de l’administration de l’Assemblée de la Polynésie, nos ministres, tes collègues membres de cabinet, nos amis parlementaires, nos chefs de services, nos directeurs d’établissement et nos cadres de Pirae, nous ont adressé leur tristesse de ton départ de cette terre, et nombre d’entre eux sont ici avec moi.
Mon cher Sylvestre, j’ai pu, tout au long de notre vie commune, apprécier l’affection que tu portes à tes frères et sœurs polynésiens. Ils étaient pour toi, une préoccupation quotidienne. Ta vie a été entièrement tournée vers les autres, vers le citoyen et vers ton Pays.
C’est au travers de la réforme pour une déconcentration de l’administration réalisée en 2000 que tu as exprimé toute la force de ton engagement à servir ton pays et tous ses habitants. Je te cite « les citoyens de notre pays sont en attente d’un service public plus efficace, plus économe, plus accessible et plus apte à prendre en charge leurs vrais difficultés… La Polynésie française dispose d’une administration publique de qualité. Toutefois, cette situation satisfaisante ne dispense pas les pouvoirs publics d’avoir à faire des efforts constants d’amélioration et d’adaptation aux nouvelles exigences sociales, économiques et culturelles de notre société. Or, ces attentes s’accroissent et se complexifient… »
Tu concluais :
« C’est au sein des archipels éloignés que les besoins d’amélioration des services publics sont les plus aigus… Les pouvoirs publics ont tiré les conséquences de ce constat en assignant aux services administratifs territoriaux le devoir de réaliser un double objectif : garantir une égale application des textes légaux et règlementaires et favoriser la modernisation du service public sur l’ensemble du territoire ».
20 ans après, tes mots sonnent encore avec justesse. C’est bien la grandeur de ta vision que tu as voulu partager avec nous et avec ton pays.
Ton parcours dans l’administration de notre Pays aura été un vrai sacerdoce. Doté d’une puissance de travail sans équivalent, tu t’es investi à trouver des solutions aux problèmes, quels qu’ils soient, de nos cabinets ministériels et au-delà des solutions sur des sujets qui préoccupaient la collectivité.
C’est pour cette raison qu’en 2001, il y a déjà 20 ans, tu as été élevé au grade de Chevalier dans l’Ordre de Tahiti Nui, reconnaissant ainsi tes mérites au service du Peuple de la Polynésie française.
Tu nous manqueras, tu me manqueras, tu manqueras à tous ceux et celles qui te voyaient arriver chaque matin et qui travaillaient avec toi.
Tu manqueras à ces jeunes que tu as formés et préparés aux réalités de l’administration, ici et à Pirae.
Tu le sais, la responsabilité que tu portais ne peut être laissée vacante. Je te demande de ne pas trop t’éloigner pour que tu puisses nous éclairer de ton feu ardent à bien servir notre prochain.
Mon cher Sylvestre, tes collègues sont tous ici à tes côtés pour te rendre un vibrant hommage et un salut hautement mérité.
Bien sûr, la vie reprendra son cours. Mais, il nous faudra du temps pour nous habituer à ton absence.
Mon ami, mon compagnon, nous t‘aimons et nous te garderons dans nos mémoires.
Que Dieu te bénisse. Qu’il t’accueille dans la chaleur de sa lumière et dans la grâce de son amour pour notre humanité, à la place que tu mérites.
Pars en paix, mon très cher ami.