L’importation des poissons d’aquarium dans le viseur

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La mise à jour des textes sur l’importation de poissons d’ornement contrarie les professionnels d’aquariophilie. Trois ans après la suspension d’importation des poissons rouges et des carpes de Singapour, l’arrêté adopté l’année dernière introduit la notion "d’espèce vectrice". Une sécurité supplémentaire pour se prémunir des maladies infectieuses.

Publié le 02/03/2020 à 16:35 - Mise à jour le 02/03/2020 à 17:40

La mise à jour des textes sur l’importation de poissons d’ornement contrarie les professionnels d’aquariophilie. Trois ans après la suspension d’importation des poissons rouges et des carpes de Singapour, l’arrêté adopté l’année dernière introduit la notion "d’espèce vectrice". Une sécurité supplémentaire pour se prémunir des maladies infectieuses.

Ça ne se bouscule pas dans les aquariums. Surtout depuis que l’Organisation mondiale de la santé animale a révisé la liste officielle des espèces de poisson autorisées à l’importation, avec une attention particulière pour celles en provenance de Singapour. Principal fournisseur de la Polynésie, la cité-Etat n’est pas à l’abris des maladies majeures.

Et « comme la Polynésie est indemne de toutes les maladies des poissons et des crevettes, on aimerait bien garder ce statut-là, indique Laurent Pasco, le chef du service de biosécurité. Donc l’arrêté a notamment introduit la notion d’espèce vectrice, pas seulement malade mais aussi vectrice de ces agents infectieux. On a traduit l’arrêté en anglais et maintenant on négocie avec les pays importateurs des certificats pour être sûr que les poissons qu’ils nous envoient sont indemnes de ces maladies. » Ce qui retarde notamment la délivrance des permis.

Si l’importation de goldfish et de carpes koï est suspendue depuis trois ans, c’est parce que le premier souffre d’un champignon, et le second de l’herpès virus. Un coup dur pour les professionnels, car « ce sont des produits phares qui attirent beaucoup de clients », confie Jacques Siao, responsable de l’aquariophilie à Araka.

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(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Compilation de textes (arrêtés de 1997 et de 2010) devenus obsolètes, l’arrêté adopté l’année dernière entend mieux encadrer la gestion de ces espèces exotiques, et prévenir à tout prix l’introduction de maladie ou de vecteur, pour « garder notre statut qui nous permet d’exporter », explique Laurent Pasco. C’est plus précisément suite à la demande d’importation du loup de mer par un professionnel en aquaponie, que le service de biosécurité en a profité pour mettre à jour l’arrêté.

« Pour l’instant on n’est pas très exportateur de poissons d’aquarium, mais on pense aussi aux crevettes où l’absence totale de maladie, c’est très rare dans le monde. C’est peut-être le seul territoire assez important qui est indemne de toutes les maladies des crevettes, ça nous permet d’avoir un statut important et de qualité reconnue. »

Du reste, sur les 250 espèces autorisées, près de 160 viennent de Singapour. Une liste qui laisse une certaine marge de manœuvre aux professionnels.

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