Si les profils d’influenceurs vantant, depuis un lieu magnifique, leur travail acharné et leur réussite dans les affaires sont légion, rares sont ceux montrent l’envers du décor. Ceux qui parviennent réellement à s’en sortir à long terme ne sont pas beaucoup plus nombreux. La Tahitienne Kehaulani Maruhi, elle, peut se targuer de pouvoir cumuler deux activités qui font sa vie aujourd’hui : celle de vlogueuse, d’une part, et de tradeuse, d’autre part, la seconde nourrissant la première.
C’est à 18 ans que Kehaulani part poursuivre ses études à Hawaï. Le passage dans une université américaine, à dimension internationale, est une révélation pour l’ancienne de La Mennais : « Il y avait des gens du monde entier, et j’ai beaucoup aimé apprendre à travers eux. On organisait des soirées culturelles, des festivals de nourriture… C’est là que j’ai su que je voulais voyager » , se souvient-elle. Après quatre ans aux États-Unis, elle enchaîne avec l’Australie, où elle travaille dans un motel pendant plusieurs années, loin de tout. « J’ai bossé pendant quatre ans sans arrêt. Puis j’ai eu le choix : rester en Australie ou partir à l’aventure. J’ai choisi la seconde option« . À l’image des tupuna, elle embarque pour un long voyage.
L’Asie, une révélation
Elle opte pour la Thaïlande, qui lui offre une certaine souplesse pour planifier la suite de son aventure. « Quand tu as un passeport français, tu reçois une exemption de visa pour 60 jours. J’avais juste besoin d’un billet de sortie« , raconte-t-elle. En l’occurrence, un vol à bas coût pour Hanoi la décide à explorer le Vietnam. Initialement prévu pour deux semaines, son séjour s’étend…à 45 jours, tandis qu’elle se rend compte qu’il lui est « impossible de tout voir en si peu de temps« . Son voyage la mène ensuite au Cambodge et au Laos, toujours au gré des rencontres avec d’autres voyageurs.
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Elle découvre des modes de vie radicalement différents, notamment parmi les Laotiens. « Les enfants jouaient avec des bouts de bois, des pneus de voiture. Pas de téléphone, pas de luxe. Mais ils étaient heureux. Cela m’a fait voir les choses autrement » , ajoute-t-elle.
Malgré son exil volontaire, Kehaulani garde un attachement profond à sa culture d’origine. Son expérience en tant que guide au Polynesian Cultural Center, à Hawaï, l’avait convaincue de ne jamais trop s’en écarter. « J’ai travaillé dans le village hawaïen, car j’aimais cette culture. J’y ai aussi partagé la culture polynésienne, qui reste très proche de moi« . Ses reels de voyage sont une autre manière de faire rayonner son héritage. « Beaucoup veulent voir à quoi ressemble l’Asie, comment fonctionnent les transports, les coûts de la vie« .
Trade to travel
Kehaulani finance son voyage grâce à ses économies d’Australie et quelques activités en ligne, notamment le trading, auquel elle s’est formée. « J’attends de voir des opportunités en bourse ou en crypto-monnaie pour acheter justement des actifs à des prix intéressants et ensuite les revendre par la suite. C’est risqué, mais cela me permet d’avoir un complément de revenus » . Elle distille ses conseils sur ses profils spécialisés, aussi riches en tips qu’en partages d’expériences et sources de motivation.
Mais en voyage, Kehaulani adopte un mode de vie simple. « Je ne cherche pas le luxe, juste à vivre au contact des autres et de la nature » , insiste-t-elle. Une philosophie qu’elle envisage de ramener à Tahiti. « Je pensais que la vie était trop chère là-bas, mais peut-être qu’en vivant plus simplement, c’est possible« , croit-elle.
Si l’appel du voyage est fort, l’attachement à la Polynésie l’est aussi. « Ma famille, la nourriture, l’ambiance me manquent« , laisse-t-elle échapper. Son retour définitif, s’il se fait, ne sera pas à vide, mais chargé des leçons de son expérience. Une question de choix, comme pour sa prochaine destination : les Philippines, ou l’Indonésie.