Loi Blanquer : en Polynésie, les syndicats d’enseignants inquiets

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Publié le 29/03/2019 à 11:36 - Mise à jour le 29/03/2019 à 11:36

« La journée d’action dans l’Éducation nationale a mobilisé 36 000 personnes », a indiqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner dans un communiqué. 
« Ça fait longtemps que les collègues n’étaient pas aussi remontés, et de manière aussi soudaine », dit à l’AFP Agnès, professeur dans une école du XXe arrondissement à Paris, 35 ans de carrière. 

Les manifestants étaient 6 500 à Paris, selon la préfecture de police. Ils étaient plus de 2 000 à Nantes selon la police, un millier à Strasbourg…
En Polynésie, où le premier degrés est une compétence territorialeils étaient une cinquantaine ce samedi au parc Bougainville pour une matinée de sensibilisation et d’information. « Le but de ce rassemblement est d’informer les collègues enseignants et de sensibiliser les parents d’élèves sur les points phares de ce projet de loi décriés par tous les syndicats de l’hexagone », expliquent les syndicats locaux dans un communiqué. Les enseignants craignent que la loi Blanquer soit tout de même appliquée au fenua. 

 

> Un projet de loi qui suscite la défiance

Le projet de loi du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, « sur l’école de la confiance », suscite la défiance. Voté par l’Assemblée nationale, il doit encore passer début mai devant le Sénat. 

En Polynésie, les syndicats craignent notamment la mise en place des EPSF (Établissements publics des savoirs fondamentaux) où les principaux de collèges seront les directeurs des écoles du secteur. « La fonction de directeur d’école, premier interlocuteur de proximité des parents d’élèves, est mise en danger. Des sites expérimentaux sont déjà annoncés en Polynésie », expliquent les syndicats dans leur communiqué. 

En métropole, le ministre Jean-Michel Blanquer a adressé vendredi une lettre aux professeurs, les présentant comme « l’avant-garde du progrès social ». Il avait également précisé cette semaine ne pas vouloir « imposer » les regroupements écoles-collèges, « loin s’en faut ». 
Jean-Michel Blanquer s’est dit « tout à fait prêt » à ajouter la nécessité de « l’accord de la communauté éducative » pour que les regroupements écoles-collège voient le jour.

Au fenua, les syndicats pointent également du doigt le recours aux contractuels, assistants d’éducation et étudiants de niveau L2 pour assumer des missions d’enseignement. « On ne doit pas faire d’économie sur la qualité de l’enseignement dispensé à nos élèves. Veut-­on une école avec des professeurs sous CDD et dont la formation n’est pas garantie ? », se demandent le  SNUipp-­‐FSU et SNEETA-­‐FO

> Mobilisation en métropole contre la réforme du lycée et du bac 

En métropole, du côté du secondaire, des profs se mobilisent contre la réforme du lycée et du bac, prévue pour septembre et qui supprime les séries S, ES et L.
« J’ai du mal à suivre notre ministre », soupire Sandrine, prof d’anglais dans un lycée de la banlieue parisienne. Cette réforme était censée « ouvrir les choix (des disciplines) aux élèves, mais on leur répond le plus souvent « ce sera en fonction des places disponibles » », dit-elle.

Rédaction web avec AFP

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