Applicable en fin d’année, la loi sur l’obligation vaccinale inquiétait les patrons, mais aussi les directions des services publics. Sans réels moyens de coercition, ils se confrontaient au secret médical et ne pouvaient de ce fait demander un document justifiant d’un statut vaccinal complet. Outre conseillé de « privilégier le dialogue » au sein des entreprises ou administrations concernées, les autorités avaient du mal à donner des réponses claires. Et à deux mois de l’échéance, les syndicats patronaux ont été invités par le gouvernement pour leur apporter quelques précisions : « On est relativement satisfait de ce qui est mis en place, ce qui va permettre de dégager de la responsabilité du chef d’entreprise tout en respectant le secret médical de l’ensemble des salariés et des patentés » explique Christophe Plée, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) de Polynésie.
Ainsi et pour faciliter cette prise d’informations, l’ARASS propose d’ores et déjà sur son site internet la plateforme OBLIVACC. Une solution numérique sur laquelle employeurs, employés et patentés, pourront fournir certains justificatifs. Des informations collectées qui, selon les autorités du Pays, seraient « conservées pendant la durée de l’obligation vaccinale puis anonymisées ». À la charge désormais à l’ARASS d’analyser ces données et d’organiser le contrôle des récalcitrants : « C’est l’ARASS qui prendra les dispositions en direct avec la personne, mais ça ne concernera pas les chefs d’entreprise » précise Christophe Plée.
Une solution certes encourageante, mais qui, selon Olivier Kressmann, le vice-représentant du MEDEF, ne permet toujours pas de répondre à tous les cas de figures : « Il reste bien sûr des fortes questions en termes de responsabilités sur l’entreprise, à partir du moment où quelqu’un ne souhaiterait pas se vacciner, accepterait la sanction, et donc resterait en situation de non vaccination ».
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Le Pays devrait dans les prochains jours présenter cette plateforme aux syndicats des salariés. Aujourd’hui, cette loi concernerait sur le fenua plus de 75 000 personnes tous secteurs confondus.