Son terrain a été acquis auprès d’un particulier. Apres avoir obtenu son permis de construire, il a eu la mauvaise surprise de le voir annuler 15 jours après par l’urbanisme. « Je ne peux pas construire. J’ai un emprunt à la banque, je paie un loyer, je dois payer les charges du lotissement, et je suis bloqué sur les 20 prochaines années. Je n’ai clairement pas les moyens d’investir ailleurs. »
Ce couple a saisi la justice qui se prononcera le 7 mars. Mais l’espoir est mince car un autre particulier a vu sa requête, semblable à la sienne, rejetée le 21 février. « C’est vrai que la semaine dernière il y a une décision qui a été rendue qui n’est pas en notre faveur. Mais j’ai envie d’avoir confiance en notre justice. Que la justice soit rendue. Je me sens vraiment floué dans l’histoire ».
Sur les 900 lots de Miri, quasiment tous les propriétaires sont concernés. Aujourd’hui, construire est impossible. Aucun chantier ne peut démarrer sur une soixantaine de lots. Les ventes des maisons sont aussi fortement compromises avec cette épée de Damoclès qui pèse au dessus des riverains. Tous pensent pourtant être des propriétaires légitimes. Ce que maintient l’avocate. « De toute façon leur titre il existe, il est à la conservation des hypothèques, il n’est pas annulé par le juge judiciaire et personne ne demande l’annulation et personne ne peut demander l’annulation de leurs titres de propriété. »
D’autres craignent à terme une dévaluation de leur bien. Faut-il se retourner contre le cabinet de notaire ? contre le promoteur ou bien le service de l’urbanisme ? C’est le flou pour les résidents, victimes au final d’un litige foncier qui les dépasse et qui dure depuis des dizaines d’années. « C’est compliqué parce qu’à la dernière assemblée générale qu’on a eu dans le lotissement, on nous a dit il ne faut pas vous inquiéter, dans 3 mois ce sera résolu. Ça fait maintenant un an et on n’a pas de nouvelles », explique Sylvain.
En clair, l’avocat souhaite que la cour d’appel se positionne sur les titres de propriété de ce domaine foncier, acquis il y a 70 ans. C’était le domaine Papearia à l’époque. « Certes elle a estimé, à tord selon moi mais le débat est là, que les sociétés des hauts de Papearia n’étaient pas régulièrement propriétaires ou en toute hypothèse n’avaient pas acquis par voie de prescription acquisitive. Ce qui ne signifie pas pour autant que les autres personnes qui ont pu acquérir au fil des ans ne soient pas propriétaires. Il s’agit là d’un véritable raccourci », estime Me Quinquis.
Une prochaine étape très attendue. Selon la décision de la Cour d’appel, les habitants de Miri pourraient enfin y voir plus clair. Ou pas…