Originaire de Faa’a, Louis Arhan a intégré l’administration pénitentiaire en 2011, après une carrière d’agent maritime. Sur 8000 candidats à passer le concours, il se classe parmi les 40 meilleurs et démarre un cursus qui le verra devenir formateur des personnels et moniteur de la sécurité pénitentiaire. Un choix de carrière qu’il n’avait pas envisagé au départ.
« J’ai commencé par être moniteur de sécurité pénitentiaire, et c’est ce qui m’a amené à former des personnels. C’est comme ça que j’ai eu ce goût à former des personnels. Après, j’ai passé un autre concours interne pour être formateur des personnels, et j’ai fait une formation supplémentaire à l’École nationale de l’administration pénitentiaire » , raconte-t-il.
Particulièrement polyvalent, Louis est habilité à former sur les techniques d’intervention armée. Il prend aussi en charge les situations d’incendie et enseigne les bonnes pratiques lors des contrôles. Ce qu’il apprécie le plus, dit-il, reste la dimension humaine de son travail. « C’est un métier très humain. C’est-à-dire que là, tu es vraiment amené à pouvoir déjà te connaître, quelles sont tes limites, quelles sont tes capacités et de pouvoir avoir une meilleure communication avec des personnes placées sous main de justice, explique-t-il. D’une certaine manière, tu vas pouvoir leur apporter une certaine aide. Nous, on vient sur la surveillance et ce métier-là m’a fait découvrir ce que j’étais, ce que j’étais capable de faire » .
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Un métier de l’ombre souvent éclipsé par les pompiers ou la gendarmerie. Les établissements pénitentiaires se sont ainsi réunis ce matin pour présenter les différents métiers de leur secteur, ou le choix ne manque pas.
« L’ensemble des établissements pénitentiaires est représenté ici aujourd’hui pour présenter l’ensemble des métiers. Mais aussi des gens qui travaillent avec nous, décrit Myriam Robert, responsable de formation et conseillère pénitentiaire de l’insertion et de probation. Par exemple, on a aussi les médecins et les infirmiers qui travaillent et qui font la prise en charge des personnes détenues au sein des établissements qui sont avec nous ce matin. On a une antenne des bracelets électroniques, des psychologues (…) Il n’y a pas que des surveillants ou des officiers. Il y a des administratifs, des techniques et puis tous ceux qui travaillent avec nous » .
Une deuxième journée pénitentiaire est prévue le 22 septembre. Elle sera dédiée principalement à la commémoration des agents décédés en service.
80 agents du centre de détention de Tatutu manifestent
Cette journée des métiers pénitentiaires était l’occasion pour près de 80 agents du centre de détention de Tatutu d’exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la direction de l’établissement. Mobilisés sur leur repos hebdomadaire ou sur leur temps de pause, les manifestants maintiennent les revendications pour lesquelles ils s’étaient déjà mobilisés, en avril 2024. « On dénonce le manque de réactivité par rapport aux réparations techniques, aux problèmes techniques à l’intérieur qui génèrent du travail supplémentaire, les manchages, les incendieurs, la station d’épuration saturée, liste Matahi Gooding, surveillant pénitentiaire et délégué syndical FO. On dénonce également le manque d’effectifs, on voulait qu’on fasse un point sur les postes vacants pour pouvoir déterminer le nombre de personnes qui pourraient revenir de France » .