Lutte contre l’obésité : le sucre, le sel et le gras dans le viseur du gouvernement

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Près d’un polynésien sur deux est touché par l’obésité. Une situation alarmante qui pèse à hauteur de 43 milliards de francs sur la CPS, soit 72% des dépenses annuelles d’assurance maladie selon la chambre territoriale des comptes. En complément de mesures sanitaires pour lutter contre ce fléau, le ministère de l'Économie prévoit un volet fiscal, une hausse de la TVA sur certains produits, dès 2025.

Publié le 25/09/2024 à 17:40 - Mise à jour le 26/09/2024 à 9:00

Près d’un polynésien sur deux est touché par l’obésité. Une situation alarmante qui pèse à hauteur de 43 milliards de francs sur la CPS, soit 72% des dépenses annuelles d’assurance maladie selon la chambre territoriale des comptes. En complément de mesures sanitaires pour lutter contre ce fléau, le ministère de l'Économie prévoit un volet fiscal, une hausse de la TVA sur certains produits, dès 2025.

La Chambre Territorial des Comptes (CTC), dans un rapport rendu public par Tahiti infos ce lundi, fait état d’un constat alarmant : 48% des habitants du fenua sont en situation d’obésité – +8 points entre 2010 et 2019 – , et les taux chez les jeunes de 18 à 29 ans n’augurent rien de bon : 36 % des hommes et 47 % des femmes sont en situation d’obésité.

Pour lutter contre ce fléau, le ministre de l’Économie Warren Dexter a annoncé hier sa volonté d’augmenter la TVA de 5 à 16% sur les produits soumis à la taxe de consommation pour la prévention (TCP), comme les limonades, les bonbons ou encore les glaces. Des « saloperies » , a-t-il indiqué devant les élus, auquel le Pays compte bien s’attaquer. Dans les rues, les avis des passants sont mitigés, entre ceux pour qui « les gens continueront d’acheter, comme pour la cigarette » , ceux qui estiment que les polynésiens ont été « trop habitués à manger du sucre » en quantité dès leur plus jeune âge, et ceux qui pensent que l’équation vaut le coup « si la santé des polynésiens s’y retrouvent » .

Un texte de loi devrait être proposé aux élus de l’assemblée pour une application de cette hausse dans le budget primitif de 2025. L’objectif est simple : réduire la consommation de ces denrées, considérées comme néfastes pour la santé. Le gouvernement envisage également d’étendre cette hausse aux produits salés et gras, en les intégrant aux produits soumis à la TCP.

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Pas d’ « opposition de principe » des organisation patronales, selon Dexter

Sur la partie TVA, le ministre de l’Économie Warren Dexter indique avoir « déjà commencé les concertations avec les organisations patronales » , et attendre leur retour. « La première rencontre que j’ai eue, la semaine dernière, je n’ai pas senti une véritable opposition de principe à cette taxe-là, déclare-t-il. « Ce qu’ils attendent aussi, je le comprends, c’est que ceux qui vont être frappés par cette taxe aujourd’hui, au local, ce ne sont que les producteurs de produits sucrés. Dans un souci d’équité, ils attendent évidemment à ce que la taxe sur le sucre aille aussi frapper les produits salés et les produits gras » .

Surtaxer les industriels du sucre et pas les autres ? Le MEDEF pose la question. Contacté, son président s’interroge sur l’utilisation des recettes de ces taxes et rappelle que le Pays dispose aussi d’une réserve confortable pour financer la prévention. L’organisation patronale s’inquiète aussi de ces hausses annoncées alors qu’il constate un ralentissement de l’activité économique au fenua.

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