Manahiva a commencé par revendre des t-shirts imprimés chez un ami, Moeava Laurens. Puis, son ami lui a proposé de racheter l’un de ses carrousels à impression, et de le former. « J’ai eu beaucoup de chance d’apprendre les différentes techniques d’impression de base ici à Tahiti assez rapidement et de ne pas devoir m’expatrier pour me former. Puis j’ai commencé à faire des t-shirts pour moi et ma famille, et grâce aux réseaux sociaux comme Facebook, mon site Internet, les gens ont commencé à voir ce que je savais faire. Je n’imaginais pas qu’il y’aurait autant de demandes. Ensuite, il y a eu surtout le « bouche-à-oreille », car mes clients étaient contents de mon travail. Et à partir de là, l’entreprise a commencé à décoller avec les demandes émanant des associations, des écoles, des confessions religieuses, il y a également des marques de surfs qui souhaitent travailler avec moi », raconte-t-il.
Débordé, Manahiva a eu du mal à concilier études, révisions pour le bac, et travail cette année. « Je devais parfois manquer certains de mes cours pour assurer des commandes de t-shirts. En rentrant à la maison, c’était soit choisir de faire mes devoirs ou soit travailler. C’était très stressant parce que j’avais très peu de temps pour faire mes devoirs. Pour essayer de combler mes cours manquants, j’allais sur internet pour télécharger des cours vidéos que j’écoutait pendant le travail en même temps que ce que mes camarades faisaient au lycée », se souvient le jeune homme.
Après le bac, Manahiva compte se consacrer à son entreprise pendant un an avant de décider s’il poursuit ses études… ou s’il se lance dans un nouveau projet.
Son entreprise d’impression de t-shirts est en tout cas florissante. Cette réussite, il la doit à sa famille. « J’ai surtout eu l’aide de mes parents financièrement, car je n’avais pas encore 18 ans lorsque je me suis lancé dans l’aventure. Je ne pouvais faire aucun prêt. Maintenant que je viens d’avoir 18 ans, mes parents me poussent à être responsable de mon entreprise. À être indépendant.
Il faut savoir que rien de ce que nous avons besoin pour imprimer ne peux se trouver sur le territoire (peinture, produits, machine, etc.) Nous commandons tout à l’étranger y compris notre matière première. En Chine mais surtout aux États-Unis. Pour passer des commandes, il faut maîtriser l’anglais. Heureusement que papa est là. Mon père s’occupe des importations (produits, t-shirts, etc), il est là aussi pour me former au métier de la communication : création de mon propre site Internet www.manahiva.com, montage vidéo, photos, etc. Ma mère s’occupe de la comptabilité. Mon petit frère lui, me donne un coup de main à chaque fois que je suis à l’imprimerie », explique Manahiva.
Gérer une entreprise, Manahiva l’apprend sur le tas. Mais il compte bien se former pour « diversifier et booster » sa société.