Une lueur d’espoir se dessine sur les visages des habitants de Uparu : ils peuvent enfin parler de leurs inquiétudes avec un élu : Moetai Brotherson. Malgré le rejet de son référé par le tribunal administratif et une astreinte journalière d’un million de francs pour occupation du site, l’association A Paruru ia Tevaitoa ne baisse pas les bras : elle ira jusqu’au bout de son combat contre le projet de la marina.
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« Ce sont des personnes qui ont été élues par le peuple et qui devraient donc se sentir concernées par les soucis que provoquent certaines décisions que nous jugeons avoir été prises arbitrairement. Il est normal que nous saisissons les personnalités, un député en l’occurrence, qui pourrait être notre porte-parole devant la haute-assemblée de France » a déclaré Gérard Goltz, vice-président de l’association A Paruru ia Tevaitoa.
Arrivé vendredi à Raiatea, Moetai Brotherson a rencontré ales membres de l’association et a visite le site du projet. Le député est sensible aux problèmes et souhaite rassembler tous les arguments nécessaires pour défendre le cas et porter la voix du peuple :
« Je pense que leurs arguments ont beaucoup de sens. Il y a beaucoup de pertinence dans ce qu’ils disent, à savoir que le site de Uparu qui est proposé actuellement ne convient pas à un projet de marina qui n’est pas un : c’est un port de plaisance puisqu’on est à plus de 100 bateaux de prévus. C’est un site où il y a déjà une faune précieuse et qui a traditionnellement nourri la population de cette zone. Il y a des Varo, des crabes, des poissons… C’est un site qui n’a pas été touché par l’homme pour l’instant ».
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Jeudi dernier, la représentante et membre de la commission de l’environnement à l’assemblée, Teumere Atger, a envoyé une question écrite au président du Pays lui demandant son avis sur ce projet et l’éventualité de le déplacer sur le domaine Arnaud à Vaiaau.
« C’est un site qui a à peu près la même superficie que celui de Uparu, et sur lequel il y aurait moins de travaux à effectuer et qui causerait moins de dégâts à l’environnement, tout en pouvant profiter également de la présence juste en face, d’un Centre de jeunes adolescents (CJA) extraordinaire avec lequel on pourrait établir des synergies entre les formations qui sont réalisées au CJA et l’activité induite par le port de plaisance » a expliqué Moetai Brotherson.
En attendant, les riverains continuent de manifester dans le calme pour protéger leur garde-manger. Cela fait deux mois qu’ils militent contre l’implantation de cette infrastructure qui va changer pour toujours le littoral de Uparu.
Rédaction web avec Jessica Doucet-Tuahu