Charnières cassées, branches manquantes, montures abîmées, ne les jetez surtout pas. Vos lunettes peuvent certainement prétendre à une seconde vie. C’est en tout cas l’objectif ambitieux que des élèves du lycée professionnel de Uturoa se sont fixés. Ce jeudi matin, ils arpentaient le centre-ville pour collecter des lunettes usagées. Une quinzaine de points de collecte ont été installés à Uturoa et les districts voisins. « On a monté ce projet pour aider les personnes qui vont mal, qui n’ont pas les moyens de s’acheter des lunettes. (…) On dépose ces cartons dans les entreprises. Les gens viennent déposer leurs lunettes, on les ramène chez l’opticien. Ils rénovent les lunettes, et on les donne », explique Mihiau, élève en 2e année Accompagnement éducatif petite enfance au lycée professionnel de Uturoa
Une fois collectées, l’opticien de Raromatai se charge de les reconditionner… « Les lunettes vont être récupérées, nettoyées, remises en état, détaille Cécile Mary, opticienne. On va faire ça avec les élèves. Je vais leur montrer avec les appareils comment on peut classifier les corrections, et ensuite je vais aller surement en classe avec eux pour changer les petites pièces qui peuvent être defectueuses, et ensuite on va voir comment on fait pour le dépistage des corrections et redistribuer les lunettes à ceux qui en ont le plus besoin ».
D’après les estimations de l’OMS, à l’échelle mondiale, plus d’un milliard de personnes souffriraient de déficiences visuelles. Pourtant, on estime que 80% d’entre-elles sont évitables grâce à des lunettes ou des soins. L’initiative s’avère donc essentielle et surtout en milieu scolaire. Nanua Brown est professeure au lycée professionnel de Uturoa : « On a voulu monter ce projet éco-solidaire parce qu’on s’est rendu compte que beaucoup de nos élèves arrivaient en classe de Terminale avec des difficultés parce qu’ils ne voyaient pas bien le tableau et ils ne voient pas non plus ce qui est inscrit sur les polycopiés »
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« Oui il y a beaucoup d’élèves qui ne voient pas au tableau, confirme Cécile Mary. Ce n’est pas détecté assez vite. On a des fois à la boutique des élèves qui ont 14 ans et on se rend compte à peine qu’ils ne voient pas du tout. Bien voir ça améliore le quotidien, aussi bien à l’école que dans la vie de tous les jours. »
Vous avez jusqu’au mois de mars 2023 pour participer au Mata Po Tour et déposer vos lunettes usagées dans les points de collectes prévu à cet effet.