Tahiti Nui Télévision : L’objectif au travers de ce forum, c’est de faire découvrir le numérique aux jeunes. Mais la carte des formations au Fenua est-elle suffisante ?
Raimana Lallemant, directeur de la direction générale de l’Economie numérique : « Alors, il existe des formations, mais évidemment, l’objectif, c’est de les développer de plus en plus. Aujourd’hui, on a eu la chance d’avoir beaucoup d’exposants, de centres de formation présents et notamment des lycées avec des possibilités post-bac BTS assez intéressantes et assez mal connues. Donc, c’était très bien qu’ils soient présents aujourd’hui. »
TNTV : L’idée actuellement pour les jeunes qui voudraient se lancer dans le numérique, ce serait plutôt de partir dans l’Hexagone ou à l’international ?
Raimana Lallemant : « Alors, pour certaines, évidemment, on n’a pas toutes les formations disponibles en Polynésie. Par exemple, on a une licence à l’UPF, Bac plus 3. Mais évidemment, si on veut continuer en master, on sera obligé de partir dans l’hexagone ou d’ailleurs ailleurs à l’étranger. »
TNTV : Et des bourses ont été également annoncées, il me semble, lors du forum. Comment inciter ces jeunes à revenir travailler chez nous au Fenua ? On sait qu’ils sont de plus en plus nombreux à rester à l’étranger.
Raimana Lallemant : « Tout simplement en développant de plus en plus le secteur du numérique, en accompagnant les entreprises. Il y a déjà des forts besoins aujourd’hui qui sont exprimés par ces professionnels qui ont répondu vraiment présents pour nos jeunes Polynésiens aujourd’hui, demain et aussi samedi. Il faut développer le secteur. Mais dès aujourd’hui, il y a des demandes pour, finalement, le secteur. »
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TNTV : Alors, former la jeunesse fait partie du plan de développement du numérique en Polynésie. On l’a bien compris. Mais pas seulement. Votre mission est celle de mener à bien les grandes ambitions de Moetai Brotherson, le président du Pays, qui a annoncé ce matin l’installation de 8 câbles Google au Fenua. Est-ce qu’on peut avoir ce soir plus de détails sur ce processus ?
Raimana Lallemant : « Alors, on a la chance, en fait, dans le cadre du forum des horizons du numérique, d’avoir samedi, justement, M. Shirshendu Bhattacharya, un représentant Google, un des vice-présidents Google, qui sera présent le matin et l’après-midi pour des conférences. Alors, je pense qu’il y aura aussi un ensemble de questions-réponses qui permettront d’avoir potentiellement plus d’informations, même s’il est venu pour parler principalement d’IA, de Big Data, mais aussi de cet aspect câble et du réseau que Google qui est en train de monter dans le Pacifique. »
TNTV : Est-ce qu’on connaît tout de même aujourd’hui les retombées fiscales que pourrait avoir l’installation de Google au Fenua ?
Raimana Lallemant : « Alors, non, pour l’instant, évidemment, le projet se lance. Ce qui est sûr, c’est qu’il va y avoir différents câbles, qu’il va y avoir des datacenters et donc un développement d’activités. Google travaille déjà avec un certain nombre d’acteurs locaux actuellement. »
TNTV : Est-ce qu’on a les moyens de nos ambitions ?
Raimana Lallemant : « Alors, ce sont des ambitions qui sont effectivement très importantes. Le président a rappelé ses ambitions. Et l’objectif de la DGEN, justement, qui est un petit service, c’est de monter en puissance progressivement. Le forum des Horizons du numérique, c’est une des premières marches. Mais il y en a encore beaucoup à gravir pour, justement, atteindre ces objectifs. »
TNTV : Alors, l’idée, on l’a compris, pour le président du Pays, c’est de faire un hub, de faire du Fenua un hub numérique. Ça passerait par quoi d’autre ?
Raimana Lallemant : « Alors, tout simplement, un des exemples parmi d’autres qui est assez caractéristique, c’est le développement d’entreprises en follow the sun, c’est-à-dire des entreprises qui travaillent ici le jour, mais la nuit ailleurs, pour que les entreprises au niveau international puissent travailler 24 heures sur 24. Et on a déjà quelques exemples en Polynésie. »
TNTV : Raimana Lallemant, on l’a dit, vous êtes à la tête de la DGEN depuis peu, depuis deux mois exactement. Vous êtes connu pour être un spécialiste du droit, ici en Polynésie, et non de l’informatique. Comment est-ce que vous justifiez votre poste à la tête de la DGEN ?
Raimana Lallemant : « C’est une excellente question, parce que quand on parle des professions du numérique, elles sont extrêmement larges. Et pour les sciences humaines, aussi, il y a des spécialisations dans le numérique, et notamment le droit des télécommunications. Et je peux vous assurer qu’à la DGEN, on a un gros travail sur le code des postes et télécommunications. »