Outre l’administration de Notre Dame de Papeete, il s’est vu confier deux paroisses aux Tuamotu, celles de Rairoa et de Mataiva, archipel qu’il connait bien vu qu’il y a officié durant dix années dans les années 90. « Plusieurs fois par an, je vais donc passer quelques jours là-bas, vu qu’il n’y a plus de prêtres résidents. » Plus de prêtre à demeure, l’exode de la population des îles vers la capitale Papeete, expliquant cela.
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Il n’aurait jamais dû être évêque, comme il le reconnaît : « Je n’aurais pas dû être évêque puisque j’étais le frère de l’évêque (NDLR: Monseigneur Michel), et si j’ai été choisi, c’est que l’on a trouvé personne. Du moins, c’est ce que je me suis dit. » Il estime que son successeur, le père Jean-Pierre Cottanceau, a les qualités requises pour poursuivre le chemin. « C’est un bibliste qui a montré du bon sens, c’est le meilleur candidat que l’on ait trouvé. »
Quant aux raisons qui l’ont poussé à passer la main, « il y a une règle qui impose aux évêques de donner leur démission à 75 ans. C’est ce que j’ai fait. Le jour de mes 75 ans, j’ai écrit au Pape pour lui dire que j’ai remis ma démission ».
La réponse papale ne s’est pas fait attendre: « merci pour cette démission, mais pour le moment, vous allez continuer pendant un certain temps, jusqu’à ce qu’on vous le dise. » Le « certain temps » a duré cinq ans. Son successeur a 64 ans, « même s’il fait plus âgé », il a donc onze années devant lui pour tenir le rôle qui lui est dévolu.
S’il a connu quelques problèmes de santé, l’homme de Dieu balaie cela d’un revers de la main. « Ce n’était rien du tout, quelque chose de très bénin. Ca va, même si je ne suis plus de la première jeunesse. »
Plus de la première jeunesse, certes, mais néanmoins il demeure préoccupé par l’avenir de la jeunesse polynésienne. « Les jeunes me préoccupent, ils ont de grosses difficultés, pas de travail et les parents sont dépassés. Certains de ces jeunes sont indisciplinés, violents, rebelles, et surtout en manque de modèle. » S’il ne désespère pas de cette situation, Monseigneur Hubert Coppenrath se demande quelle solution apporter.
S’il devait partager une chose parmi celles que la vie lui a apprises, » c’est qu’il ne faut pas croire que le progrès aujourd’hui est vraiment le progrès. Dans quelques années, on aura déjà oublié tout cela. Lorsque j’étais jeune, presque tout le monde était marxiste ou pseudo-marxiste. Maintenant, c’est terminé, il n’est plus question de cela. Il faut revenir aux valeurs véritables. La Foi. »
Samedi, Monseigneur Hubert reproduira les gestes de son défunt frère, l’archevêque Michel, qui l’avait ordonné évêque il y a 19 ans… mais cette fois, ce sera pour l’ordination de Jean-Pierre Cottanceau.