Mort de Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale de Jospin

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L'ancien ministre de l'Éducation nationale Claude Allègre est décédé samedi à Paris à l'âge de 87 ans, a annoncé son fils à l'AFP.

Publié le 04/01/2025 à 11:12 - Mise à jour le 04/01/2025 à 15:02

L'ancien ministre de l'Éducation nationale Claude Allègre est décédé samedi à Paris à l'âge de 87 ans, a annoncé son fils à l'AFP.

M. Allègre, qui avait subi une importante attaque cardiaque en 2013, souffrait depuis de problèmes de santé et son état s’était dégradé en septembre dernier, a-t-on précisé de même source.

Ce géochimiste de formation, récompensé de plusieurs prix prestigieux pour ses travaux dont une médaille d’or du CNRS, a occupé la rue de Grenelle de 1997 à 2000, où il a connu un bail tumultueux, notamment en raison d’une saillie dans laquelle il promettait de « dégraisser le mammouth » de l’Éducation nationale.

Une phrase « jamais prononcée publiquement », issue d’un « off avec un journaliste », « mais c’est ce qui est resté », regrette son fils Laurent. M. Allègre fut ensuite remplacé au ministère par Jack Lang, ce qui provoqua un refroidissement – temporaire – de ses relations avec le Premier ministre Lionel Jospin, qu’il avait connu durant ses études.

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« J’ai été l’ami du grand géophysicien Claude Allègre – qui vient de nous quitter – dès nos 20 ans dans l’engagement pour la décolonisation », a déclaré M. Jospin à l’AFP. « Les socialistes garderont en mémoire l’animateur d’idées fécond du groupe d’experts de leur parti », dans les années 80. Et « les Français conserveront le souvenir de l’inspirateur infatigable du Plan Universitaire 2000 qui rendit son élan à l’enseignement supérieur dans notre pays », a-t-il ajouté.

« Ses bonnes idées étaient parfois desservies par des relations tumultueuses avec la communauté éducative ponctuées de mots à l’emporte-pièce destructeurs de confiance », a commenté de son côté M. Lang, en évoquant « un homme paradoxal au caractère tempétueux », « un ministre inventif et créateur d’idees neuves ».

Membre du Parti socialiste à partir de 1973, avant de se rallier à Nicolas Sarkozy en 2007, M. Allègre était aussi connu pour des prises de position controversées sur le changement climatique, au point de devenir une figure de proue en France du climatoscepticisme.

Ulcérés par les attaques relayées par l’ex-ministre dans son best-seller, « L’imposture climatique », plus de 600 climatologues écrivirent au printemps 2010 à leur ministre de tutelle pour dénoncer les « dénigrements » et « accusations mensongères » proférées par un scientifique non spécialiste du climat.

Né le 31 mars 1937 d’un père professeur et d’une mère institutrice, M. Allègre, à la personnalité débonnaire mais aussi parfois « abrupte » et « têtue » dixit son fils, n’aura jamais renié ses positions sur le sujet. 

« Toute sa vie, il fut un homme libre, dans ses idées et dans ses engagements, comme dans ses amitiés. Je suis fier d’avoir été son ami », a réagi sur X l’ancien président Nicolas Sarkozy, saluant un « scientifique et chercheur internationalement reconnu » qui « fut un responsable politique engagé, courageux et réformateur ».

Le Premier ministre François Bayrou, qui fut le prédécesseur de M. Allègre à l’Education nationale (1993-1997) a pour sa part rendu « honneur » à cet « esprit original, grand scientifique, homme de combats, qui ne craignait pas le +seul contre tous+ ». « Il aimait la transmission par l’école dont il avait une haute idée. Le courage était sa marque », a-t-il déclaré sur X.

« Je ne partageais pas toutes ses convictions (notamment sur le climat) mais c’était un grand serviteur de la France », a pour sa part témoigné Jean-Michel Blanquer, un autre successeur rue de Grenelle de M. Allègre, « un visionnaire ».

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