Le sourire toujours aux lèvres, un état d’esprit toujours positif, voilà comment on pourrait définir Nilda Taaviri. Âgée de 35 ans, rien ne la prédestinait à devenir community manager. Après avoir grandi à Heiri, bonne élève à l’école, Nilda ne sait pas trop ce qu’elle veut faire plus tard. Elle obtient une licence en langues étrangères et une licence en administration publique. Elle passe le concours pour être professeure des écoles, le rate, mais travaille en tant que professeure d’espagnol remplaçante au collège de Punaauia : « J’ai toujours aimé ce que j’ai fait, mes différents boulots, que ce soit professeure, secrétaire en psychiatrie à Paofai ou secrétaire technicienne au laboratoire du CHPF. À chaque fois, je découvrais de nouvelles choses et j’ai toujours plus aimé le métier suivant ».
En 2017, le compagnon de Nilda reprend les rennes de l’usine familiale, et en 2019, elle lui donne quelques coups de mains : « Il s’occupait de la production, de l’administration, de la comptabilité… il faisait tout, même les livraisons ! Mais moi, je ne me voyais pas du tout bosser là-bas. Je travaillais en ville, j’adorais mes collègues, et dans ma tête, j’allais partir bosser à la campagne ! (…) Par amour pour lui, j’ai accepté, et je me suis retrouvée totalement dans un autre univers. Et l’usine n’était pas connue alors qu’elle a plus de 60 ans ».
« Tu as beau avoir le meilleur produit du monde, si tu n’es pas connu, ça ne sert à rien »
Nilda Taaviri
C’est finalement deux ans plus tard, en 2021, que Nilda travaille à temps plein à l’usine : « J’ai appris sur le tas le métier de gérante. Il fallait avoir toutes les casquettes, accueillir le public, servir, livrer… Je me suis épanouie à ce moment-là, mais l’usine n’était toujours pas assez connue ». Dans l’urgence, elle se forme à la communication et au marketing pendant six mois : « Tu as beau avoir le meilleur produit du monde, si tu n’es pas connu, ça ne sert à rien. À ce moment de ma vie, je n’étais pas du tout sur les réseaux sociaux, et là, je me retrouve à faire des vidéos TikTok. Ce qui est marrant, c’est que ma communauté est sur Facebook, mais ma communauté Facebook aime les TikTok ».
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Armée de son humour, son énergie, sa spontanéité et son plus beau sourire, Nilda se lance. « Pour moi, TikTok, c’était pour les jeunes, ce n’était pas sérieux, je ne voyais pas comment je pouvais emmener notre entreprise dessus. Je pensais qu’on perdrait en crédibilité et qu’on ne gagnerait pas de clients ». Des vidéos qu’elle crée de A à Z : elle imagine, écrit, monte, enregistre, poste.
En un mois, le chiffre d’affaires de l’usine augmente de 25% et en un an, il double : « Avant, on n’avait jamais de clients et dès que j’ai commencé à faire des vidéos, pleins de clients sont venus à l’usine ! J’aime beaucoup m’éclater, je suis pleine d’humour, et j’ai du mal à rester sérieuse très longtemps. Je ne suis pas arrivée en mode ‘c’est moi la gérante, je suis la femme du patron etc.’. Je reste simple, je suis monsieur et madame tout le monde. Mon identité s’est créée au fil du temps. Quand les gens venaient à la Laiterie, ils disaient que c’était parce qu’ils avaient vu mes TikTok et que j’étais leur rayon de soleil. Quand tu as des retours comme ça, tu continues… Et cela devient un partage. Je ne vends pas que des produits, je suis là pour aider les gens, je leur apporte un peu de joie et de bonne humeur au quotidien. Ils me laissent des commentaires gentils qui me motivent ». Des commentaires toujours positifs de « fans » qui aimeraient bien voir Nilda s’essayer à la comédie : « Un Nilda Comedy Show ? Franchement, je ne sais pas… Je ne suis pas actrice et le monde du théâtre ne m’attire pas plus que ça. Moi, ce que j’aime, c’est faire mes petites vidéos TikTok… Je sais pas ce que ça donnerait Nilda sur une heure ! ».
Aujourd’hui, la jeune femme est des plus épanouies : « Je m’éclate dans ce que je fais ! Je rigole avec tout le personnel, j’ai une blague pour tout le monde ». Un succès qui vient des réseaux, mais pas que : « c’est une dynamique d’ensemble » concède-t-elle.
En plus d’être community manager, Nilda la pétillante est depuis peu un organisme de formation : « Je vais me lancer dans la formation professionnelle en communication sur TikTok. J’ai aussi créé une page Facebook qui va être ma page perso où je vais encourager les gens à toujours chercher le niveau au-dessus, je vais m’inspirer de mon parcours, d’une fille qui part de rien, mais qui arrive à s’en sortir, à réaliser ses rêves ».
Elle termine avec un message plein d’optimisme, à son image : « Ce que j’aime dire aux gens, c’est que le trésor, il est à la maison. Cela ne sert à rien d’aller le chercher. Il faut apprendre à te connaître, à savoir qui tu es vraiment, ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas, pour ne pas aller dans le mauvais environnement. Il faut aussi de la discipline et beaucoup de rigueur. Il faut avoir envie. Le vrai combat, c’est au quotidien, dans de petits objectifs ».