Nichée sur les hauteurs de Saint-Hilaire, la fourrière de Faa’a est vide depuis lundi. Après plusieurs signalements des associations de défense des animaux auprès de la commune et du procureur, la municipalité a décidé de fermer les lieux il y a un mois et jusqu’à nouvel ordre, dans l’attente de l’obtention de l’agrément des installations.
« Nous, on n’a rien contre la fourrière, c’est une obligation légale. Par contre, ce qui nous pose un problème, c’est la gestion de cette fourrière, explique Carole Couturier, présidente du collectif pour la défense et la protection des animaux (ARPAP). La gestion se fait généralement hors cadre légal, puisque la fourrière n’a pas d’agrément pour détenir les animaux. On a pu constater que les obligations d’affichage quand il y avait des chiens récupérés sur la voie publique n’étaient pas respectées. Et on a très peu d’informations sur le réel traitement des animaux dans la fourrière ».
Les bénévoles dénoncent entre autres une surpopulation animale dans les box de la structure et des méthodes de traitement qu’ils estiment barbares. Les agents communaux, eux, déplorent surtout un manque de moyens devant l’ampleur de l’errance canine au fenua.
– PUBLICITE –
« Actuellement, nous n’avons que 4 cages, mais les demandes sont énormes, déplore Charles Vanaa, directeur de la sécurité publique de Faa’a. On n’y arrive pas parce qu’il y a des règles. On attrape les animaux, on est obligés de les garder au maximum huit jours, mais nous, on a mis à 4 jours parce qu’on n’a pas le temps. Et ensuite, il faut nourrir ces animaux, il faut les entretenir pendant le temps qu’on cherche leur propriétaire. Et au bout de ça, on en fait quoi ? C’est pour ça qu’après, on va chez le vétérinaire et s’il le décide, il euthanasie les animaux. Mais, pendant ce temps-là, d’autres demandes arrivent ».
Les associations dénoncent un autre point : la manière dont sont neutralisés les animaux. Avec un produit qui, trop dosé, peut être mortel. « C’est déjà arrivé », admettent les agents communaux. « Honnêtement, on a utilisé un produit. Cela s’appelle la kétamine. On le trouve en pharmacie. On a eu l’autorisation des vétérinaires pour l’utiliser, mais c’est sur un dosage, pour pouvoir attraper des chiens errants. Peut-être qu’on a été traités de barbares, tout ça…, mais on fait de notre mieux pour pouvoir résoudre le problème ».
Quand la fourrière rouvrira-t-elle ? Nul n’est en mesure de le dire, actuellement, du côté de la mairie. En revanche, la municipalité assure qu’une convention pour la stérilisation des animaux sera signée prochainement.