L’association de défense des victimes des essais nucléaires a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne participera pas à la table ronde voulue par le président Macron. Elle a toutefois souhaité expliquer à ses adhérents les raisons de cette décision, lors d’une réunion ce samedi.
Le président de l’association, Hirohiti Tefaarere, souhaite que des actes concrets soient faits avant toute nouvelle discussion. « Rappeler à l’État l’histoire du colonialisme et surtout du colonialisme nucléaire. L’histoire de la dette incommensurable de la République française vis-à-vis de ce pays et la nécessité et l’urgence de l’État de réparer ses erreurs. Une fois que ces erreurs seront réparées, que le timing sera mis en place, que les premières enveloppes financières seront votées et débloquées, à ce moment-là on pourra discuter. Des tables rondes, on en a eu plusieurs depuis 1988 jusqu’à aujourd’hui », indique-t-il.
Pour l’association, ce combat de mémoire doit être réalisé également sur le territoire. Accusant les autorités de l’époque d’avoir menti aux Polynésiens, Hirohiti Tefaarere souhaite un sursaut de ces derniers pour continuer le combat. « Je suis en paix mais je suis aussi fâché avec le peuple, explique-t-il. Parce que je n’ai jamais vu nulle part dans le monde, un peuple aussi docile que le polynésien. Les raisons alimentaires ne peuvent pas suffire à expliquer le comportement de nos parents et grands-parents. Il faut aujourd’hui qu’on accepte non seulement de reconnaître ses propres erreurs, mais de les réparer. »
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Hirohiti Tefaarere a également demandé aux cadres de l’Église protestante maohi, par le biais de son réseau d’éducation, d’enseigner l’histoire des essais nucléaires par le prisme du livre de Bruno Barrillot. L’association a également confirmé qu’une marche sera organisée le 2 juillet prochain, date d’anniversaire du premier essai nucléaire à Moruroa.