Nucléaire : « on se rend compte que le mensonge d’Etat continue » estime Moetai Brotherson

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REACTION - Le niveau réel de la radioactivité à laquelle la population polynésienne a été exposée lors des essais nucléaires entre 1966 et 1996 a été sous-évalué. C'est ce que révèle une enquête du média d'investigation en ligne Disclose, publiée mardi. Contacté, le député indépendantiste Moetai Brotherson réagit.

Publié le 09/03/2021 à 9:57 - Mise à jour le 09/03/2021 à 15:26

REACTION - Le niveau réel de la radioactivité à laquelle la population polynésienne a été exposée lors des essais nucléaires entre 1966 et 1996 a été sous-évalué. C'est ce que révèle une enquête du média d'investigation en ligne Disclose, publiée mardi. Contacté, le député indépendantiste Moetai Brotherson réagit.

« Je trouve ça un peu scandaleux puisqu’on sait que depuis février 2020, date à laquelle cette étude a été remise au gouvernement, il y a eu plusieurs événements sur lesquels ils n’ont pas hésité à communiquer, en essayant d’expliquer à tout le monde que les choses allaient dans le bon sens en matière de nucléaire. Tout en se gardant, bien évidemment, de parler de cette étude. Cette étude, en soit, elle ne nous apprend rien de nouveau, rien qu’on ne soupçonnait pas déjà. Mais elle vient conforter tout ce qu’on savait déjà. (…) Tout ça est très préoccupant parce que, en fait, on se rend compte que le mensonge d’Etat continue.

Lire aussi : Le niveau réel de la radioactivité lors des essais nucléaires en Polynésie, sous-évalué

Depuis que je suis élu député et que je fais de nombreux déplacements sur Paris, il n’y a pas eu un seul vol que j’ai pu prendre jusqu’à présent sur lequel il n’y avait pas des malades qui venaient se faire soigner pour des cancers radio-induits. Et ça, c’est d’une tristesse absolue. Et je les revoie quand je vais visiter les malades. Parfois les nouvelles sont bonnes et parfois on me dit qu’ils reviennent dans une urne… Ça continue. »

Sur le centre de mémoire des essais nucléaires

« Quand on voit toute l’entreprise de communication autour de ce centre de mémoire, il faut quand même rappeler que le contenu muséographique de ce centre de mémoire est dirigé par un comité scientifique dans lequel aucun Polynésien ne siège. Toutes les réunions de ce comité scientifique pour le centre de mémoire se sont déroulées à Paris. On va nous donner non pas un centre de mémoire mais une lessiveuse pour blanchir les essais nucléaires français dans le Pacifique. »

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« une lessiveuse pour blanchir les essais nucléaires français« 

« Je pense que, mis devant le fait accompli, ni l’Etat ni le gouvernement polynésien ne peuvent continuer dans des postures de déni ou du moins celles qu’on a vues jusqu’à présent. La « bien-pensance » ne peut plus continuer. il faut maintenant être honnête, être transparent.
Je vais retourner en séance. On est en train d’examiner un projet de révision de la Constitution pour arriver à l’article 1er : l’environnement. Soit, mais qu’on aille au bout de la logique et qu’on commence à parler de dépollution réelle des sites nucléaires. Qu’on commence à mettre des actes devant les mots.

« Ce n’est pas une lutte contre la France. C’est une lutte pour la vérité« 

J’espère que ça va faire réfléchir l’Etat, nos dirigeants et également les Polynésiens. Ce n’est pas une lutte contre la France. C’est une lutte pour la vérité, c’est une lutte pour la justice et le respect des Polynésiens. »

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