Oscar Temaru a souhaité faire cette « mise au point » pour faire savoir au ministre de l’Intérieur « qu’on n’a pas de leçon à recevoir de qui que ce soit ».
« Si ses parents ou ses grands-parents avaient pensé comme lui, la France serait aujourd’hui allemande (…) Nos parents ont répondu présent pour libérer la France. Et quand on parle, nous, d’un droit sacré (…), la France devient sourde (…) Sans nous, sans la Nouvelle-Calédonie, la France n’est rien du tout. L’Etat n’a jamais accepté notre réinscription sur la liste des pays à décoloniser », a-t-il martelé.
« C’est pour rappeler qu’il y a une résolution qui a été adoptée à New-York en 2020, que la France doit la respecter. Elle rappelle à l’Etat français notre droit de souveraineté, notre droit de propriété sur toutes les ressources de ce pays », a-t-il ajouté.
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« Le Tavini a voulu réagir en expliquant que la situation économique d’un pays n’attend pas l’accession de ce pays à la souveraineté. Cela fait 143 ans que la Polynésie est colonisée. Et le rôle de la France (….) a été d’accompagner les pays dont elle a pris la charge à s’administrer librement, donc à se développer, économiquement notamment. Et 143 ans plus tard, on voit le résultat. Ce sont eux-mêmes qui le disent », a de son côté réagi le président de l’Assemblée, Antony Géros.
« On ne va pas emmailloter les Marquises ».
Lors de sa prise de parole, Oscar Temaru a également vertement critiqué les Hakaiki des Marquises qui souhaitent rester dans le giron de la République. « Les Tiki des Marquises sont plus intelligents que les Hakaiki », a-t-il taclé. « La politique qu’ils -le gouvernement central, Ndlr- veulent mettre en place aux Marquises, c’est encore la stratégie du colonisateur : diviser pour mieux régner ».
« La réelle volonté des Hakaiki, c’est de créer une nouvelle collectivité territoriale rattachée à la République française (…) Il y a un droit qu’il faut respecter, c’est la continuité territoriale. On ne va pas emmailloter les Marquises. Nous, nous disons non », a renchéri le président de l’Assemblée, Antony Géros.
Malgré cette sortie contre le ministre Gérald Darmanin, Oscar Temaru a assuré qu’il n’y avait aucune « faille » entre les cadres du Tavini et Moetai Brotherson et son équipe : « c’est un président indépendantiste avec un gouvernement et des ministres (…) Ils ont notre soutien total ».
Pour Antony Géros, ces déclarations ne devraient d’ailleurs pas crisper les relations entre le ministre de l’Intérieur et le président du Pays qui se trouve à ses côtés aux Marquises, ce vendredi. « On a des éléments de langage qui sont de portée politique que l’on comprend réciproquement. On les a entendu s’exprimer et nous nous exprimons », a-t-il conclu.