Le chantier de la prison de Papeari a pris du retard (4 mois) mais il touche à sa fin. Les travaux pourraient s’achever en fin d’année et une mise en service pourrait avoir lieu début mai. « Les bâtiments d’hébergement sont bien avancés puisqu’ils sont quasiment terminés. Il reste à finaliser les bâtiments qui sont situés à l’extérieur : le local d’accueil des familles, les locaux des personnels avec les restaurants des personnels, la zone administrative… Mais je pense que même si on a accusé un certain retard, qui est de l’ordre de 4 mois, on est sur un calendrier qui permettra d’achever les travaux à la fin d’année pour vérification au premier trimestre 2017 et livraison de l’établissement à l’administration pénitentiaire fin mars et une mise en service début mai », résume Hubert Moreau, directeur interrégional des services pénitentiaires.
410 places, des cellules de 11 m3, mais aussi un Faaapu, une vue exceptionnelle et d’autres particularités locales. Malgré un cahier des charges plutôt strict, les architectes se sont adaptés aux spécificités du fenua.« Tout l’intérêt de travailler ici en Polynésie c’est de s’affranchir du modèle métropolitain et de travailler sur des aspects à la fois culturels et aussi écologiques qui sont propres au site. On a beaucoup travaillé sur la végétalisation à l’intérieur de l’enceinte, dans les cours, dans les espaces communs…. (…) Pour le moment, ce que vous ne voyez pas, mais qui sera à mon avis un des éléments importants, ce sont des tatouages. (…) On va tatouer les façades à la fois à l’extérieur de l’administration, et dans certains espaces de détention. De la même manière, alors que le programme ne prévoyait qu’une signalétique en français, on rajoute le tahitien parce qu’il me semble que c’est important pour le respect du territoire et de la culture locale, détaille Alain Bretagnolle, associé d’Architecture studio, en charge du projet. Le but étant « d’humaniser » la détention des prisonniers. Un régime spécial sera mis en place dans le but de responsabiliser les prisonniers.
La prison se fondra dans le paysage. Les architectes ont fait en sorte qu’elle ne soit pas visible de l’extérieur.
« On a travaillé sur la topographie pour la respecter au mieux, on a comprimé l’ensemble des espaces pour conserver la lisière boisée et limiter les vues depuis les abords sur l’établissement proprement dit », souligne Alain Bretagnolle.
L’établissement de Papeari est une prison pour homme. Elle accueillera les prisonniers jugés et condamnés à plus de 2 ans de détention. Ils seront placés dans des cellules individuelles.
Rédaction Web avec Laure Philiber
Alain Bretagnolle, associé d’Architecture studio, en charge du projet
Hubert Moreau, Directeur interrégional des services pénitentiaires