Tu as bien connu Esther. Depuis combien de temps la connais-tu et combien de scènes avez-vous fait ensemble ?
« Depuis les années 70. Je sortais de mon service militaire, je faisais mon premier enregistrement et le studio où j’étais, le propriétaire m’a demandé ‘est-ce que ça te dirait de seconder Esther’, parce qu’elle était en train d’enregistrer. J’ai dit ‘il n’y a pas de problème’. Et depuis, on s’est connu. On est resté ensemble plusieurs années. On a tourné un peu en Europe, le Japon, la Nouvelle-Zélande. »
Esther était considérée comme l’une des divas de la Polynésie. Comment est-ce que tu la qualifierais en tant que chanteuse ?
« Ce que j’ai retenu d’elle… C’est une femme d’abord, qui avait le coeur sur la main. Quand elle pouvait donner elle donnait. En même temps c’était une femme qui avait la joie de vivre. C’est dommage que la maladie l’ai affaiblie sinon je pense qu’aujourd’hui elle serait toujours ce qu’a été Esther. C’était une bombe de l’animation. »
Irma Prince qui lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux disait d’elle qu’elle avait une voix charmante, c’était une chanteuse qui charmait…
« Tout à fait. Je pense qu’elle avait un timbre de voix spécial, à elle. Je pense que sa soeur aînée Armelle a un peu ce timbre de voix. Mais Esther c’est vraiment quelque chose de particulier. »
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Justement elle était issue d’une famille de musiciens. Son père, « Papillon » était accordéoniste. Elle jouait avec Bimbo également. Elle baigné très jeune dans la musique...
« Elle me racontait que quand elle a commencé à écouter de la musique, elle dormait au Quinn’s sous le stand où il y avait l’orchestre. Comme elle était gamine, sa maman travaillait au Quinn’s, on l’amenait là et elle dormait sous l’orchestre. »
Comment était elle sur scène ?
« Très professionnelle. Elle n’acceptait pas les erreurs. Ça ne devait pas exister pour elle. Rigoureuse. C’est pour ça qu’il n’y avait pas beaucoup de musiciens qui aimaient l’accompagner. (…) Je garderai d’elle une femme qui a amené quelque chose de vivant à la culture polynésienne. »