Le Pays fait le point sur le Plan de transition alimentaire 2024-2034

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80 pages et 90 actions concrètes pour transformer le système alimentaire du fenua en dix ans. C'est l'objectif de l'ambitieux Plan de transition alimentaire (PTrA) 2024-2034 présenté l'an dernier par Taivini Teai, ministre de l'Agriculture. D'un coût total estimé à 19,45 milliards de Fcfp, dont 16,5 milliards de dépenses nouvelles, il devrait faire l'objet de longues discussions d'ordre budgétaire à l'Assemblée.

Publié le 26/09/2024 à 18:12 - Mise à jour le 27/09/2024 à 10:55

80 pages et 90 actions concrètes pour transformer le système alimentaire du fenua en dix ans. C'est l'objectif de l'ambitieux Plan de transition alimentaire (PTrA) 2024-2034 présenté l'an dernier par Taivini Teai, ministre de l'Agriculture. D'un coût total estimé à 19,45 milliards de Fcfp, dont 16,5 milliards de dépenses nouvelles, il devrait faire l'objet de longues discussions d'ordre budgétaire à l'Assemblée.

Alors que la foire de l’agriculture s’est ouverte ce jeudi à Punaauia, et que le ministre de l’Économie a dévoilé un plan d’attaque fiscal pour dissuader les consommateurs d’acheter des produits sucrés, le plan de transition alimentaire 2024-2034, élaboré dès 2021 par la direction de l’Agriculture, de la Santé et des Ressources Marines, refait parler de lui un an après avoir été présenté par le ministre de l’Agriculture Taivini Teai.

Cet outil conçu pour, tout à la fois, développer l’agriculture dans les archipels, faciliter l’accès économique à un régime alimentaire sain, ou modifier les comportements alimentaires, se veut ambitieux. Six axes (voir ci-dessous) le composent. « C’est un plan qui est important parce qu’on constate que beaucoup de nos jeunes délaissent nos ressources vivrières locales. Et c’est donc de réintroduire nos aliments quotidiens traditionnels dans nos habitudes alimentaires » , soutient le ministre de l’Agriculture, Taivini Teai.

6 objectifs stratégiques devraient guider ce plan de transition alimentaire et ainsi encourager à consommer local (Crédit Photo : TNTV)

Encore faut-il faire de la place pour produire. Plus de 8000 hectares de terres agricoles perdues entre 1995 et 2012, soit la superficie totale de l’île de Taha’a. Des terrains sur lesquels le Pays veut reprendre la mai, en accompagnant ses propriétaires. « On va faire un appel à projets, ça fera l’objet – de discussions – lors de ces jours de la foire agricole, c’est important pour re-sensibiliser les personnes, pour leur dire que le pays est prêt à développer leur foncier. Et le ministre de s’adresser directement aux familles : Vous maintenant, familles, dont on sait qu’il y a beaucoup de terres qui sont dans l’indivis, réunissez-vous autour d’une table, entendez-vous pour que le Pays vienne mettre en place des accès sur vos terres privées à finalité agricole » .

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Côté Chambre de l’agriculture et de la Pêche Lagonaire (CAPL), on estime que les producteurs sont « prêts à produire plus » . « Je pense qu’ils peuvent le montrer, on le voit à la foire agricole, il y a énormément de produits par rapport aux années précédentes, note le secrétaire général de la CAPL Marc Fabresse. Maintenant, il faut du temps, l’agriculture en demande. Mais oui, évidemment, ça passe par la sueur des agriculteurs si on veut réussir notre transition » .

Un plan à 19,45 milliards de francs

Reste que le financement du plan – 19,45 milliards de francs, dont 16,5 milliards de dépenses nouvelles – , bien qu’échelonné sur 10 ans, doit passer par la validation des élus, et par d’inévitables discussions lors du vote du budget, en fin d’année. « En lissant les dépenses et en prenant la dépense moyenne annuelle, le PTrA proposé réclame un effort représentant 0,9% du budget global et 0,3% du PIB » , précise le plan dans ses calculs.

Condition sine qua non de la concrétisation du PtrA pour le Pays, trouver de nouvelles pistes de financement. « Nous voulons, dans l’interministérialité, inclure dans la boucle le ministère de l’Économie et des finances puisque pour que ce plan puisse devenir une réalité opérationnelle, il y a un certain nombre de dispositifs, notamment fiscaux, qui devront être mis en œuvre pour s’assurer des résultats » , commente ainsi Moetai Brotherson.

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