Mais le texte prévoit l’ouverture du marché aux instructeurs Padi, un standard international, selon lequel, 80% des plongeurs dans le monde sont formés sous les standards internationaux de cette formation américaine. Un consensus loin d’être accepté par les plongeurs professionnels, défenseurs du brevet d’Etat, dont l’association nationale des moniteurs de plongée.
Pour Valérie Stoessel, déléguée de l’association nationale des moniteurs de plongée, pas de doute, il faut réformer la réglementation, celle-ci datant de 1992, toutefois, elle met un bémol.
« Le projet actuel a été rédigé sans consulter les professionnels, il est passé en conseil des ministres avant que l’on nous présente une nouvelle version, puis on nous envoie la dernière version deux jours avant qu’elle ne passe devant le Cesc et on supprime la commission consultative ».
Pour Valérie Stoessel, « Il y a une volonté de passer au-dessus des instances de consultation pour pouvoir décider de tout ce qu’ils veulent en conseil des ministres. »
Concernant le contenu de la réforme, « Le plus dangereux pour l’emploi local et le tourisme en Polynésie et la sécurité des pratiquants, c’est le fait d’autoriser sans restriction les guides de plongée et les moniteurs du type Padi et autres écoles de ce type, à enseigner directement en Polynésie. »
Pourquoi ?, « Il y a une grosse différence dans les formations. Un moniteur Padi c’est 60 plongées, deux semaines de formation et à la fin, il devient moniteur ».
L’association nationale des moniteurs de plongée réclame donc des gardes fous: « Le brevet de plongeur polynésien, il existe pour les guides de plongée. il faut le créer pour les moniteurs de plongée en local, comme cela les gens n’auront pas à se former en France. Mais il faut mettre l’examen en candidat libre, et tous les plongeurs et moniteurs des autres écoles pourront ainsi être accueillis à condition qu’ils aient prouvé leurs compétences. »
Pour Frédéric Thibur, responsable de la formation Eleuthera plongée, c’est une fausse polémique. « Ce n’est pas Padi contre les instructeurs français, ce sont les standards internationaux par rapport aux standards français ». Pour lui, « L’école française a ses propres spécificités, et il n’y a pas lieu de les opposer. elles sont complémentaires. »
Ce que craignent les petits clubs de plongée, c’est que selon eux, cette réforme a été taillé pour les gros clubs locaux qui proposent la formation Padi. Ceux-ci s’inquiétant du risque de bloquer les emplois pour ceux qui ne disposent que de la formation française.
« Non, rétorque Frédéric Thibur, ce n’est pas une loi fait pour les gros centres, les petits centres vont s’y retrouver aussi… Il n’y a pas d’opposition entre les petites et les grosses structures.(…) Tout le monde y trouvera son compte ».
Pour Antony Pheu, directeur de la Direction de la Jeunesse et des Sports, « La loi de plongée que l’on propose au Cesc aujourd’hui, n’est plus du tout la même que celle de janvier. Deux tiers du texte ont changé ». Partant de ce constat, Antony Pheu estime que l’on ne peut pas dire que « Cette loi de plongée a été écrite pour tel gros club ou tel petit club. »
Pour le directeur de la Direction de la Jeunesse et des Sports, « On veut répondre à une demande d’emploi local et aux besoins touristiques au niveau du Pays »
Revenant sur l’actualité récente endeuillée par la mort de trois plongeurs, Antony Pheu estime que cette réforme est nécessaire aussi au niveau sécuritaire. « On ne transige pas sur la sécurité, on voit aujourd’hui avec ce qu’il se passe avec les accidents. » Pour lui, « On veut se dégager de toutes les logiques partisanes, commerciales, on essaie d’intégrer les gens dans la loi de Pays, à savoir, qui peut plonger, et comment. »
La réforme vise aussi à proposer des alternatives pour que des plongeurs polynésiens n’ayant qu’un diplôme du pays puissent devenir autonomes dans le grand bleu. On compte 120 000 plongées loisir chaque année au fenua