Au même titre que la pêche, le coprah participe au maintien des populations dans les atolls des Tuamotu-Gambier. À Faaite, il se récolte en partie au village, mais la plus grosse production provient du secteur « Le Rahui », situé à près de 3 heures en bateau. Léon Hauata et sa famille s’y rendent régulièrement pour collecter et sécher les noix.
« Ici, il y a beaucoup de cocos. En plus, il y a six ans de cela, notre association a planté des cocotiers qui, cette année, sont en pleine production, et c’est ce que nous venons récolter. Et par la même occasion, entretenir le terrain » explique Léon, coprahculteur au Rahui de Faaite.
Selon papa Léon, ils étaient autrefois beaucoup plus nombreux à se rendre au Rahui. Mais avec l’exode des jeunes, certains se sont résignés à rester au village. « Avant, on y allait en famille, mais aujourd’hui, tous mes enfants travaillent à Tahiti, et je n’ai que mon beau-fils pour m’accompagner au secteur et m’aider au coprah » confie Celestin Tufaunui, coprahculteur de Faaite.
Au secteur, Léon prend son temps. La chaleur y est écrasante et mieux vaut ne pas s’épuiser dès le premier jour. Une fois les noix de coco fondues en deux, les hommes commencent à en extraire la pulpe pendant que les femmes récupèrent les « uto », les noyaux cotonneux.
« Quand vous n’avez pas le temps de cuisiner, vous récoltez quelques germes, et au retour, il ne vous reste qu’à les écraser et à en faire soit du karapu, soit du de faraoa nounou » nous dit Agnes Hauata, habitante de Faaite. Une préparation typiquement Pa’umotu dégustée après le travail.
« Le fara nounou se fait à base de germes de « uto », de farine et d’un peu de sucre. Alors que le karapu nounou, c’est du « uto » que l’on va faire presque caraméliser, puis on y ajoute de l’amidon et du lait de coco à la fin » explique Sabrina Tufaunui, habitante de Faaite.
Après une semaine passée au Rahui, nous retrouvons les sacs de coprah au village où ils seront acheminés par bateau vers Tahiti. À ce jour, 65% de la production de coprah provient des Tuamotu qui recensent plus de 5 500 coprahculteurs.
Rédaction web avec Rony Mou-Fat