Pour l’ICAN, le faible nombre d’indemnisations des victimes du nucléaire « reflète la mauvaise volonté des gouvernements successifs » 

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En ce 2 juillet, jour de commémoration de la première expérimentation nucléaire en Polynésie, en 1966, le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a publié son rapport d’activité pour l’année 2013. Il constate une importante augmentation des demandes, mais pas du nombre de victimes reconnues. Une situation qui « reflète », selon « la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires » (ICAN), « la mauvaise volonté des gouvernements successifs de reconnaître la réalité des conséquences des 210 essais » réalisés par la France.

Publié le 02/07/2024 à 10:40 - Mise à jour le 02/07/2024 à 10:41

En ce 2 juillet, jour de commémoration de la première expérimentation nucléaire en Polynésie, en 1966, le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a publié son rapport d’activité pour l’année 2013. Il constate une importante augmentation des demandes, mais pas du nombre de victimes reconnues. Une situation qui « reflète », selon « la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires » (ICAN), « la mauvaise volonté des gouvernements successifs de reconnaître la réalité des conséquences des 210 essais » réalisés par la France.

En 2023, 564 dossiers d’indemnisation ont été déposés contre 328 un an plus tôt, soit une hausse de 72%. Parmi ces nouvelles demandes, « 495 concernent des résidents en Polynésie française, 66 des métropolitains et 3 des Algériens ».

« L’année 2023 est marquée par la confirmation et l’accentuation de la tendance observée depuis 2021, qui montre une augmentation importante des demandes émanant de personnes ayant résidé en Polynésie française. Jusqu’en 2022, 814 demandes avaient été déposées auprès du Civen par des Polynésiens. En une année, le CIVEN a donc reçu un nombre de demandes déposées équivalent à plus de 60 % de toutes celles déposées de 2010 à 2022 », souligne le rapport.

En revanche, le nombre de « personnes reconnues comme victimes » est lui à la baisse, passant de 174 en 2022, à 151 en 2023. « Le taux de reconnaissance de la qualité de victime pour l’année 2023 » atteint donc 57 %. Finalement, ce sont plus de 1,4 milliard de francs qui ont été versés aux victimes l’année dernière, pour un montant moyen d’environ 7,5 millions de francs.

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En outre, depuis l’adoption de la loi Morin, en 2010, « seulement 1 026 » personnes ont obtenu une indemnisation alors que « plusieurs dizaines de milliers » d’individus ont été « impactés par les retombées radioactives des essais », selon « la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires » (ICAN).

Celle-ci fait part de ses « graves interrogations » car « seulement 2 846 dossiers de demandeurs » ont été enregistrés par ses services depuis 2010, « alors que 150 000 personnes, civils et militaires, ont participé aux campagnes » qui se sont déroulées au Sahara algérien, puis en Polynésie.

« Il n’y a aucune impulsion politique pour permettre au CIVEN (…) de véritablement mettre en œuvre la loi depuis 2010. C’était notamment le rôle de la Commission de suivi (…) qui devait se réunir deux par an et qui est absente depuis 2021 », regrette l’ICAN.

Elle appelle, « de façon urgente », le gouvernement qui sera formé à l’issue des Législatives à réunir les membres « de la Commission consultative de suivi », à « élargir la liste des maladies radio-induites » actuellement fixée à 23 pathologies, mais aussi à créer « une nouvelle commission d’enquête parlementaire (…) sur les conséquences des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie française ».

Le rapport complet du CIVEN :

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