Près de 2 000 marcheurs commémorent le 1ᵉʳ essai nucléaire en Polynésie

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Environ 2000 personnes ont répondu, ce mardi, à l’appel des associations Moruroa e Tatou et 193, mais aussi de l’Église Protestante Maohi, pour commémorer le 1ᵉʳ essai nucléaire en Polynésie survenu le 2 juillet 1966. Une marche dans les rues de Papeete destinée à « éveiller les consciences » et à « éduquer les générations futures ».

Publié le 02/07/2024 à 13:32 - Mise à jour le 03/07/2024 à 9:31

Environ 2000 personnes ont répondu, ce mardi, à l’appel des associations Moruroa e Tatou et 193, mais aussi de l’Église Protestante Maohi, pour commémorer le 1ᵉʳ essai nucléaire en Polynésie survenu le 2 juillet 1966. Une marche dans les rues de Papeete destinée à « éveiller les consciences » et à « éduquer les générations futures ».


Le 2 juillet 1966, la Polynésie entrait dans l’ère nucléaire avec le premier tir réalisé sur l’atoll de Moruroa et baptisé Aldébaran. 58 ans plus tard, jour pour jour, ils étaient près de 2000 à défiler dans les rues de Papeete pour commémorer cet évènement et dénoncer les conséquences des essais.

Positionnés aux 2 entrées de la ville, les cortèges se sont retrouvés avenue Pouvanaa pour n’en former plus qu’un. Une manifestation « cruciale » pour le tout nouveau président de Moruroa e Tatou, Tevaiarai Puairau.

« C’est l’identité du peuple maohi qui est remise en question. C’est l’identité et la vie de notre peuple sur une durée aussi longue que celle des maladies radio-induites qui nous ont été imposées par ces radiations, par ces bombes », a déclaré celui-ci.

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Et d’ajouter : « C’est important de se lever et de rappeler aux générations futures que leur histoire ne s’arrête pas en 1996, ni en 1966 (…) Une des principales missions de Moruroa e Tatou, c’est d’éveiller les consciences. Cela se fait par étape. La guérison ne vient pas toute seule. C’est aussi un deuil pour notre peuple (…) C’est important d’éduquer la génération future sur son histoire ».

Environ 2000 personnes ont répondu, ce mardi, dans les rues de Papeete, à l’appel des associations Moruroa e Tatou et 193, mais aussi de l’Eglise Protestante Maohi. (Crédit: TNTV)

Certains paroissiens de l’Église Protestante Maohi avaient également fait le déplacement depuis Moorea pour participer à cette marche. Comme Hugo Tevaetai.

« On a pris le bateau à 5 heures du matin et on est environ 300. C’est important pour nous, pour l’Église, de parler de justice et de vérité (…) pour les tirs qui ont été faits sur nos îles (…) C’est important de le commémorer. On est dans cette transmission. Il faut que cela perdure », a-t-il témoigné.

Pour les manifestants, cette mobilisation avait aussi pour objectif de dénoncer la difficile indemnisation des victimes des essais nucléaires. Ce mardi, le CIVEN a d’ailleurs publié son rapport d’activité pour l’année 2023.

Un document qui, pour la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) démontre « la mauvaise volonté des gouvernements successifs de reconnaître la réalité des conséquences des 210 essais » réalisés par la France, en Algérie et en Polynésie.

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