Résidence, hôtel, galerie commerciale… le groupe City projette de reconstruire le site du Taharaa. Un complexe immobilier dénommé « New Tahara’a » qui fait écho à un autre projet : celui de Punaauia et pour lequel la population a déjà exprimé son refus. À la mairie de Arue, c’est le même son de cloche. « La commune de Arue s’y oppose forcément. Le permis de construire avec la demande de défrichage, et l’étude d’impact, auront un avis défavorable de notre part » indique Teura Iriti, mairesse de Arue.
Dès lundi 27 juin, il sera possible de donner son avis. Un cahier de doléances et l’étude d’impact seront mis à disposition aux services techniques. Le conseil municipal veut protéger le site et le rendre public. Pour une majorité d’habitants, ces offres immobilières ne seront pas accessibles. « Ces projets-là n’ont qu’une vocation, c’est la spéculation foncière. Et la spéculation foncière exclut le Polynésien de l’accès à la propriété. Et même la classe moyenne. Un couple qui gagne 3 à 4 fois le SMIG aujourd’hui n’est plus en capacité d’accéder à la propriété » déplore Jacky Bryant, 3e adjoint au maire.
La commune Tortue d’or s’inquiète aussi pour son environnement. La ressource en eau à Arue n’est pas encore totalement quantifiée. Et selon les premières estimations, la consommation d’eau avec ce complexe serait de 900 m3/par jour, sans compter une surcharge de déchets d’au moins 35m3 du bac gris par collecte. Autre problème, la commune n’a aucune visibilité sur le traitement des eaux usées. « C’est le seul endroit sur Arue où on peut bien se baigner, qui est propre… Donc oui, nous sommes là pour nous lever, avec toute la majorité, et dire non, dire stop à ce projet » affirme Teura Iriti.
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Alors qu’un compromis de vente est signé et qu’une demande d’abatage et de défrichage a été faite pour les 12 hectares de terrain, la commune se tourne vers le Pays afin qu’il rachète les lieux.