La quatorzaine, imposée depuis le 9 février pour tout arrivant sur le fenua, fait grincer des dents du côté des résidents. Attaquée la semaine dernière par des recours qui ont été rejetés par les juridictions, civiles ou administratives, cet isolement forcé, impose à tout nouvel arrivant de s’acquitter d’une somme forfaitaire de 84 000 Fcfp.
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Christophe Blanchon, installé dans un hôtel de Pirae et résident sur l’île de Raiatea, a du mal à comprendre la situation. Depuis plus d’un an, il ne peut plus se verser de salaire. « Je travaille dans le tourisme, donc je n’ai plus de revenus depuis plus d’un an […]. Après, ce confinement, c’est normal, mais qu’on demande 6 000 Fcfp, ça ne l’est pas. C’est juste ça qui me pose problème ». Un constat, selon Christophe, que partage la quasi-totalité des personnes placées en isolement avec lui. « On doit être à peu près une cinquantaine de personnes. […] Je ne crois pas qu’il y ait une seule personne qui soit d’accord pour payer cet isolement ».
Du côté de la présidence, les autorités précisent qu’une demande d’exemption pourra leur être adressée mais les requérants devront justifier soit d’un statut particulier, soit d’une situation financière démontrant une perte de revenus. « 90% des passagers qui arrivent n’étaient pas au courant de la quatorzaine puisqu’ils sont arrivés la semaine où cela a été décidé et apprennent qu’il y a une prise en charge de cette quatorzaine » explique Maratai Teihotaata, responsable des Centres dédiés du Pays. « Tout le monde peut faire une demande d’exemption, il faut par contre fournir les preuves de leur incapacité à pouvoir régler cette facture à la fin ».
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Cette quatorzaine, qui posait déjà un souci en termes de capacité d’accueil, devrait se prolonger jusqu’en avril, au risque de plonger certains résidents dans l’incapacité de se relever économiquement.