Si Raiatea était jadis épargnée par le casse-tête des embouteillages, les choses ont changé. Depuis maintenant trois ans, le problème dégrade la qualité de vie des habitants de l’île sacrée. Difficultés pour se garer : les réactions des conducteurs du centre-ville sont sans équivoque. « On fait trois fois le tour de la ville pour pouvoir trouver une place de parking. Et on finit par se garer vite fait derrière une autre voiture pour faire nos courses », décrit une habitante.
C’est que l’île sacrée est aussi rattrapée par l’augmentation de sa population, qui atteint aujourd’hui près de 13 000 habitants. Chaque année, selon la mairie de Uturoa, une centaine de constructions pour des logements font leur apparition. À cela s’ajoute le retour en puissance des touristes, soit plus de 9 000 visiteurs chaque année depuis le classement du marae Taputapuatea au patrimoine mondial de l’Unesco.
Ce flux touristique a encouragé le développement des activités liées au transport. Raiatea comptabilise à ce jour 12 sociétés de location de véhicules, 18 taxis, et une dizaine de transporteurs touristiques. Des prestations qui viennent accroître le nombre de véhicules sur les routes de l’île. « On le sent très bien, surtout pendant les jours d’école et les fins de semaine. Tout le monde le sait, c’est le deuxième pôle économique de la Polynésie, tous les habitants des autres îles viennent ici pour des courses ou de l’administratif« , explique Warren Guilloux, membre du syndicat des taxis.
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Entre 100 et 120 nouveaux véhicules par an
Selon lui, chaque foyer aurait 3, voire 4 véhicules. « Depuis la reprise de l’activité après la Covid, la demande est importante de la part de nos clients, et je vous dis qu’il n’y a pas assez de places, poursuit-il. On aimerait bien avoir des places de parkings supplémentaires » . Le secteur de l’automobile ne connaît pas la crise à Raiatea : chaque année, entre 100 et 120 véhicules sont vendus au salon de l’automobile.
Les autorités le savent, les aménagements existants ne sont plus adaptés à la situation. « Nous avons rencontré le ministre pour discuter d’un plan d’aménagement puisque c’est une compétence du Pays, note Matahi Brotherson. Nous avons demandé à refaire toute la chaussée ainsi que les trottoirs de la commune, du rond-point Est à Ouest. On est même parti sur une option plus grande : commencer au rond-point de Tahina jusqu’à celui du Kuo Min Tang » . Pour l’instant, il faut se contenter de l’aménagement de parkings temporaires, comme celui de l’OPT.
L’aménagement de parkings supplémentaires devient inéluctable, encore faut-il trouver la place, et du foncier disponible. L’idée de parkings aériens commence à faire son chemin.