Fêtant bientôt ses 80ans, ce matahiapo originaire de Raiatea a exercé plusieurs métiers. Agriculteur au sein du fa’apu familial, opérateur et traducteur de cinéma ou encore chauffeur de car lors du CEP, Ramon est aujourd’hui pasteur.
Ce métier lui est venu comme une vocation à l’âge de 4 ans. Il dit avoir été marqué par la venue du Comité composé de pasteurs lors de l’Offrande annuelle du mois de mai. « Au petit-déjeuner, un des pasteurs m’a dit ‘Pris pour le petit-déjeuner’. Après, il m’a regardé et m’a dit, ‘Tu seras pasteur demain’ (…). Et c’est comme si j’étais marqué depuis mon jeune âge ». « En 1966, de moi-même, je suis allé demander à l’Eglise si je pouvais entrer à l’école pastorale. Mais tous mes copains du CEP me traitaient de fou. Je leur répondais que c’était plus fort que moi. »
Ramon est nommé pasteur à Nouméa puis à Mataiea avant de partir en Métropole en 1978. Il exerce dans un temple protestant, en Normandie. Voyant les bancs vides, ses filles et lui ont une idée: distribuer des colliers de coquillages aux quelques fidèles du temple.
Touchés par ce geste, de plus en plus de personnes viennent assister aux messes. Ramon et sa femme passent également leur journée à rendre visite aux familles protestantes. Ils viennent toujours avec du café, du pain et du fromage pour remplir les estomacs. La famille Brothers est souvent invitée aux fêtes et repas car leurs chants et leur ukulele réchauffent les cœurs.
Lors de ses quatre années en Normandie, Ramon a été témoin de ce qu’il appelle un miracle. « Nous venions de voir une dame protestante. Elle me demanda si l’on pouvait aller voir leurs voisins catholiques. Ils avaient un petit garçon paralysé depuis ses deux ans. On ne savait pas pourquoi. Ca, je n’ai pas pu le refuser. »
Poursuivant, « Je voyais ce petit garçon de 5 ans. On l’a mis sur la table puis, avec la famille, nous l’avons entouré. Après avoir lu un passage de la Bible, nous avons posé nos mains sur lui en priant ».
Quelques jours plus tard, l’enfant est guérit. « Nous sommes aller les voir. Et là, qui nous ouvre la porte ? C’était lui, le petit garçon ! (…) Nous étions tous heureux ! C’était un miracle ! ».
C’est en France que Ramon est témoin pour la première fois des ravages de l’alcool et du tabac. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie : des gens qui boivent ça (…) comme de l’eau. On essayait de les sauver »
Suite à cette expérience, le matahiapo devient membre de la Croix-Bleue française, organisation ayant pour but de venir en aide aux personnes dépendantes. « C’est fatiguant, et parfois mes filles me disent que je perds mon temps » avoue-t-il. « On n’a peut-être pas la même vision mais je suis serviteur de Dieu ».
En 1982, le pasteur rentre à Tahiti. Il est nommé Président des affaires sociales des Eglises. Avec l’aide de médecins et de la gendarmerie, Ramon parcourt la Polynésie. Ces déplacements ont pour but d’informer les populations sur les conséquences de la consommation des drogues, du tabac et de l’alcool. « A cause de ce fléau, il y a des déchirures dans les familles. Il n’y a plus d’entente avec les enfants » témoigne-t-il.
Mais aujourd’hui, Ramon est retourné sur sa terre natale dans le but de se reposer. Il confie en riant : « Maintenant je vais avoir 80 ans mais je continue à travailler. Je suis retraité à la CPS mais je ne suis pas retraité avec Dieu ».
Ce métier lui est venu comme une vocation à l’âge de 4 ans. Il dit avoir été marqué par la venue du Comité composé de pasteurs lors de l’Offrande annuelle du mois de mai. « Au petit-déjeuner, un des pasteurs m’a dit ‘Pris pour le petit-déjeuner’. Après, il m’a regardé et m’a dit, ‘Tu seras pasteur demain’ (…). Et c’est comme si j’étais marqué depuis mon jeune âge ». « En 1966, de moi-même, je suis allé demander à l’Eglise si je pouvais entrer à l’école pastorale. Mais tous mes copains du CEP me traitaient de fou. Je leur répondais que c’était plus fort que moi. »
Ramon est nommé pasteur à Nouméa puis à Mataiea avant de partir en Métropole en 1978. Il exerce dans un temple protestant, en Normandie. Voyant les bancs vides, ses filles et lui ont une idée: distribuer des colliers de coquillages aux quelques fidèles du temple.
Touchés par ce geste, de plus en plus de personnes viennent assister aux messes. Ramon et sa femme passent également leur journée à rendre visite aux familles protestantes. Ils viennent toujours avec du café, du pain et du fromage pour remplir les estomacs. La famille Brothers est souvent invitée aux fêtes et repas car leurs chants et leur ukulele réchauffent les cœurs.
Lors de ses quatre années en Normandie, Ramon a été témoin de ce qu’il appelle un miracle. « Nous venions de voir une dame protestante. Elle me demanda si l’on pouvait aller voir leurs voisins catholiques. Ils avaient un petit garçon paralysé depuis ses deux ans. On ne savait pas pourquoi. Ca, je n’ai pas pu le refuser. »
Poursuivant, « Je voyais ce petit garçon de 5 ans. On l’a mis sur la table puis, avec la famille, nous l’avons entouré. Après avoir lu un passage de la Bible, nous avons posé nos mains sur lui en priant ».
Quelques jours plus tard, l’enfant est guérit. « Nous sommes aller les voir. Et là, qui nous ouvre la porte ? C’était lui, le petit garçon ! (…) Nous étions tous heureux ! C’était un miracle ! ».
C’est en France que Ramon est témoin pour la première fois des ravages de l’alcool et du tabac. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie : des gens qui boivent ça (…) comme de l’eau. On essayait de les sauver »
Suite à cette expérience, le matahiapo devient membre de la Croix-Bleue française, organisation ayant pour but de venir en aide aux personnes dépendantes. « C’est fatiguant, et parfois mes filles me disent que je perds mon temps » avoue-t-il. « On n’a peut-être pas la même vision mais je suis serviteur de Dieu ».
En 1982, le pasteur rentre à Tahiti. Il est nommé Président des affaires sociales des Eglises. Avec l’aide de médecins et de la gendarmerie, Ramon parcourt la Polynésie. Ces déplacements ont pour but d’informer les populations sur les conséquences de la consommation des drogues, du tabac et de l’alcool. « A cause de ce fléau, il y a des déchirures dans les familles. Il n’y a plus d’entente avec les enfants » témoigne-t-il.
Mais aujourd’hui, Ramon est retourné sur sa terre natale dans le but de se reposer. Il confie en riant : « Maintenant je vais avoir 80 ans mais je continue à travailler. Je suis retraité à la CPS mais je ne suis pas retraité avec Dieu ».
Evaina Teinaore