C’est l’un des plus grands rappels de l’histoire de l’automobile. Il implique des millions de véhicules dans le monde. En France, Hexagone et territoires d’outre-mer compris, 500 000 voitures sont concernées.
Selon la cellule enquête de Radio France, l’explosion des airbags de la marque Takata aurait déjà causé la mort de 15 personnes depuis 2016, dont 14 en Outre-mer. Des territoires particulièrement soumis à la chaleur et à l’humidité, ce qui accentue le vieillissement et donc la dégradation de ces airbags.
Ces derniers présentent des anomalies majeures. Un défaut dans le propulseur peut entraîner un déploiement excessif de l’airbag avec un risque important de projection de fragments métalliques sur le conducteur ou les passagers.
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Parmi les véhicules équipés de ces équipements défectueux, ceux construits entre 1998 et 2019. Une vingtaine de marques sont concernées, dont BMW, Volkswagen, Nissan, Ford, Toyota ou encore Citroën.
L’équipementier Takata, deuxième revendeur mondial d’airbags à l’époque, a reconnu sa responsabilité dans la défaillance de ses produits. Il a été condamné en 2017 aux États-Unis à plusieurs milliards de dollars d’amende, ce qui a provoqué sa chute.
Pour éviter de nouveaux accidents, une campagne massive de rappel de ces véhicules vient seulement d’être lancée. « C’est vraiment un problème international. Quasiment tous les constructeurs sont touchés », explique Gilles Bonvarlet, le Président Directeur Général du Groupe Sodiva, « il a fallu faire la corrélation entre les accidents et la défectuosité pour qu’une campagne soit mise en place et nécessite de tels rappels ».
« C’est effectivement dramatique sur le plan national et international. Par chance, pour le moment, à ma connaissance, il n’y a pas eu d’accident en Polynésie française », ajoute-t-il.
Au fenua, plus de 5 600 véhicules ont été équipés d’airbags de la marque Takata. Mais les concessionnaires n’ont pas attendu la campagne de rappel pour procéder à leur remplacement.
« Cela fait de nombreux mois. Dès que nous avons été alertés pas les autorités, mais également les constructeurs, nous avons fait des recensements. Pour notre groupe, c’est environ 420 véhicules qui étaient concernés. Sur ces 420, déjà près de 30% des airbags ont été remplacés. Et il y a aussi beaucoup de véhicules qui sont déjà détruits et qui ne sont plus en circulation », souligne Gilles Bonvarlet.
Si les concessionnaires du fenua ont donc déjà pris les devants pour le remplacement des airbags défectueux, 80 propriétaires de véhicules concernés vont devoir encore patienter.
En effet, alors que les constructeurs ont informé les concessionnaires de la liste des voitures concernées depuis plusieurs mois, le constructeur Volkswagen a omis d’y inclure certaines catégories de la gamme Polo.
L’erreur a été corrigée seulement fin décembre. Résultat : les pièces de rechange des airbags mis en cause n’arriveront par bateau que dans quelques mois.
Pour les autres, l’État appelle les automobilistes de Polynésie à vérifier si leur véhicule est à risque. Il suffit de consulter l’adresse suivante : écologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata et de rentrer le numéro de châssis présent sur la carte grise.
Si les airbags sont bel et bien défectueux, rendez-vous sans plus tarder chez votre garagiste, leur remplacement est pris en charge à 100 % par le constructeur.