Réforme du statut des marins pêcheurs : les pros de la mer en désaccord

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Ils veulent bien réformer le statut de marin pêcheur, mais ils n’avaient pas prévu de devoir payer les cotisations applicables au régime de droit commun : les professionnels de la pêche ont dénoncé l’intention du Pays d’augmenter leur cotisation de manière drastique. Une hausse qui mettrait en péril toute une partie de la profession, selon eux.

Publié le 02/10/2024 à 10:28 - Mise à jour le 02/10/2024 à 10:32

Ils veulent bien réformer le statut de marin pêcheur, mais ils n’avaient pas prévu de devoir payer les cotisations applicables au régime de droit commun : les professionnels de la pêche ont dénoncé l’intention du Pays d’augmenter leur cotisation de manière drastique. Une hausse qui mettrait en péril toute une partie de la profession, selon eux.


Cotiser plus, d’accord, mais pas au même niveau que tout le monde : selon le porte-parole des armateurs du groupement d’armateurs, Yann Ching, c’est pourtant ce que le gouvernement leur impose, c’est-à-dire de payer des cotisations de près de 14% sur le salaire réel et non plus seulement sur le SMIG. Une nouveauté qui, si elle était appliquée, menacerait plus de 30% des emplois du secteur : « Il y a des discussions qui sont faites pour augmenter ces cotisations, chose que l’on a acceptée, mais aujourd’hui, on nous impose de passer ces cotisations sur le régime du droit commun, chose que notre activité, de par sa spécificité, ne peut se permettre. Et on l’a démontré au travers du partage de nos comptes d’exploitation, mais on n’est visiblement pas écoutés ».

Et si les pêcheurs hauturiers ne semblent pas être entendus, les pêcheurs côtiers, eux, le sont encore moins. 300 poti marara et poti ohopu sont concernés par cette réforme qui les obligerait, selon son président, à avoir un matelot payé au salaire fixe d’au moins 90 000 francs. « On a l’impression qu’ils font ça parce qu’ils sont pressés par le temps. Ils nous ont dit, on vous met dans ce statut, mais en fait, vous n’y êtes pas vraiment. Moi, j’ai toujours vécu de la pêche depuis mes 18 ans. On n’a aucun autre revenu. Et si on doit attendre trois mois et en plus payer avec des prix exorbitants les pièces, jamais on va y arriver. Il y en a, à 70 ans, ils sont toujours en train de pêcher. Ils n’auront ni le minimum vieillesse, la retraite, ils ne peuvent pas l’avoir, il faut qu’ils ramènent leur licence. Et pour nous, c’est inacceptable » s’indigne Ralph Van Cam, président du syndicat des pêcheurs Rava’ai Mau.

Taivini Teai, ministre de l’Agriculture et des ressources marines, se défend de vouloir tuer la filière et assure être pressé par le temps. En effet, si d’ici trois mois la réforme n’est pas validée, l’ensemble du secteur basculera d’office dans le régime de droits communs : « C’est-à-dire qu’ils vont payer plein pot leur déclaration salariale. Or, ce n’est pas ce que nous souhaitons en l’accompagnement de cette filière. Ce statut va favoriser la sécurité d’emploi des professionnels, mais également au niveau des pêcheurs côtiers. Le pêcheur est en même temps capitaine et en même temps chef d’exploitation. Donc, en règle générale, il peut partir sur son bateau. Mais s’il prend une personne, le Pays propose maintenant, au travers du ministère de la fonction publique et du travail, des aides au soutien à l’emploi. Les dispositifs Tiaturi et Tiama sont là justement pour favoriser nos secteurs prioritaires ».

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Ralph Van Cam rencontre le ministre ce jeudi. Quelle que soit l’issue de ce rendez-vous, une manifestation pacifique aura tout de même mardi 8 octobre, de 8 à 11 heures, mais sans perturber la circulation des biens et des personnes.

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