Réformes dans la fonction publique : les agents polynésiens alertent le futur gouvernement

Publié le

L’appel national à la grève dans la fonction publique a été entendu jusqu’au fenua. Dans les rues de Papeete, plus de 400 fonctionnaires ont manifesté ce matin, perturbant quelque peu le trafic routier. Professionnels de l’éducation et de la justice disent "non" aux mesures prévues par le gouvernement Barnier, censuré le même jour. Et ils mettent en garde son successeur.

Publié le 05/12/2024 à 16:00 - Mise à jour le 06/12/2024 à 8:01

L’appel national à la grève dans la fonction publique a été entendu jusqu’au fenua. Dans les rues de Papeete, plus de 400 fonctionnaires ont manifesté ce matin, perturbant quelque peu le trafic routier. Professionnels de l’éducation et de la justice disent "non" aux mesures prévues par le gouvernement Barnier, censuré le même jour. Et ils mettent en garde son successeur.

Réduction des effectifs, gel du point d’indice ou encore réforme des arrêts maladies : les mesures du projet de loi de finances planaient jusqu’à hier mercredi, au-dessus des fonctionnaires d’État. Malgré la censure du gouvernement Barnier : les professionnels de l’Éducation du privé comme du public font entendre leur mécontentement, et alertent le prochain pouvoir en place.

« La pression, il faut l’installer. Aujourd’hui, si je tombe malade, je perds une journée de salaire. Et le projet, c’est de perdre trois journées de salaire. Ce n’est plus possible. Aujourd’hui, les conditions de travail sont difficiles et on n’est pas reconnu véritablement » déplore Heremoana Tiniau, enseignant dans le public et membre du STIP/AEP-UNSA.

« C’est un moment très important. Malgré la motion de censure adoptée en France, il faut se dire que le gouvernement reste instable. Ces points-là vont revenir sur la table, donc on fait comprendre au gouvernement français, que si ces mesures reviennent sur la table, on sera là. On est là pour alerter le gouvernement sur la dégradation de nos conditions [de travail, NDLR]«  ajoute Heiata Lucas, enseignante dans le privé.

– PUBLICITE –

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Également impactés par les coupes budgétaires envisagées par l’ancien gouvernement central, les agents pénitentiaires ont gonflé les rangs des manifestants, en portant le même message. « On vit ça comme des sanctions pécuniaires alors que nous faisons notre travail pour la population. Mais chaque année, on se retrouve à avoir de nouvelles sanctions, en tout cas, c’est ce que nous ressentons quand nous avons les effets d’annonce du gouvernement » indique Matehei Shigetomi, surveillant pénitentiaire et permanent syndical FO JUSTICE.

À quelque 16 000 kilomètres de l’Hexagone, les fonctionnaires polynésiens ne veulent donc pas se contenter de subir les décisions de l’exécutif national. Selon les syndicats, ils étaient plus de 1 000 grévistes ce jeudi 5 décembre en Polynésie française.

Dernières news

Activer le son Couper le son