Après plus de 40 ans de métier, Joseph Lai souhaite laisser sa place aux jeunes. Mais comme d’autres pêcheurs professionnels indépendants, il est aujourd’hui confronté à un dilemme. « J’avais le choix entre prendre ma retraite à 23 000 Fcfp et on radie ma licence, ou bien continuer à travailler sans prendre ma retraite. Pour le moment j’ai carrément annulé tout. J’ai été faire les papiers à la CPS pour dire que je ne prenais pas la retraite, que je continuais à pêcher. On ne peut plus continuer à pêcher sans les avantages du carburant et tout ça. C’est trop cher pour nous. D’un autre côté quand je vois les gens qui sont en dehors du métier, ils prennent leur retraite, ils ont une bonne retraite, ils peuvent rentrer chez les pêcheurs, avoir une licence et avoir tous les avantages qu’on a. »
Une « injustice » selon Joseph et d’autres pêcheurs, à l’instar de Ralph Van Cam. Pour alerter les autorités, ce dernier organise une réunion publique lundi, au quai des pêcheurs Langlois, à Fare Ute. À l’ordre du jour : les diverses problématiques auxquelles ces professionnels sont confrontés. « Il y a bien d’autres sujets encore. Par exemple le permis : pour les poti marara aujourd’hui on demande le bac, alors que nous pêcheurs on n’a pas ces diplômes-là et même nos enfants. Il y a plein de sujets dont on veut débattre avec le ministre et on demande à être reçus par les services concernés : la CPS, la DRM. »
Vendredi, les syndicats des pêcheurs ont justement rencontré le Ministre de l’Economie bleue, Tearii Alpha. Ce dernier apportera des réponses aux professionnels dans l’inquiétude, dans les jours à venir. Il est question d’instaurer une règlementation relative à la vente de poissons. Concernant les retraites, il s’agirait d’une erreur d’interprétation de la CPS, en voie d’être réparée.
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