C’est une deuxième tentative pour les élus d’opposition de Moorea. En décembre, ils demandaient une consultation populaire sur trois projets de développement sur l’île sœur, comme le propose le code général des communes. Une demande balayée par le maire. « Là, nous nous sommes positionnés pour lui transmettre une demande d’organisation d’une consultation populaire cette fois-ci ciblée sur l’emplacement réservé de Temae. Il faut savoir que cet emplacement fait trois hectares et depuis 2013, cet emplacement est inscrit au PGA de notre commune, dont le bénéficiaire est la commune de Moorea-Maiao pour un projet de jardin public », explique Christiane Kelley.
L’élue de l’opposition veut faire entendre l’avis de la population, mais aussi obtenir une position claire du conseil municipal. Avec quatre autres élus municipaux, Christiane Kelley lance une pétition et espère obtenir 3000 signatures pour demander au conseil municipal la réalisation d’une consultation des habitants de Moorea relatif au maintien de l’emplacement réservé communal ER n°22 situé à la plage de Temae. Un emplacement initialement destiné à la réalisation d’un jardin public.
Une approche soutenue par la fédération Tahei’auti ia Moorea, qui regroupe les associations et collectifs qui avaient manifesté sur la plage de Temae en novembre. « Le domaine Enany a été racheté par Monsieur Wane, et dans les différentes interviews que nous avons entendues et aussi de sources sûres, nous savons qu’en collaboration avec le Pays et la majorité du conseil municipal, il est question de retirer l’emprise municipale au profit de touristes fortunés« , estime Rahiti Buchin, le président de la fédération.
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À ce jour, la direction de la Construction et de l’aménagement n’est pas informée d’une procédure de suppression de l’emprise municipale sur cet emplacement. Elle rappelle que si la décision finale revient au conseil des ministres, cette procédure doit obligatoirement être engagée par le conseil municipal. « La procédure est régie par le code de l’aménagement. Il faut d’abord une décision du conseil municipal qui souhaite retirer l’emprise. À la suite de cette décision, le comité d’aménagement du territoire est saisi pour avis. Suite à l’avis du CAT, il y a une enquête publique organisée auprès de la population pendant un mois. Et à l’issue de cette enquête publique, le conseil des ministres arrête la décision finale », détaille le directeur de la construction et de l’aménagement, Bernard Amigues.
La décision du conseil des ministres peut toutefois être contestée devant le tribunal administratif. À Moorea, le devenir de l’emprise municipale sur l’emplacement ER22 à Temae est incertain. Contactée, la mairie n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews.