Sofipac: Les agriculteurs renvoyés en correctionnelle

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Publié le 04/10/2016 à 15:29 - Mise à jour le 04/10/2016 à 15:29

Nouvel épisode dans la plus importante affaire d’escroquerie à la défiscalisation qu’ait connu le fenua. Une affaire où près de 4 milliards de francs ont disparu et qui avait valu à William Bernier, ancien patron de la Sofipac, une condamnation à 5 ans de prison et 50 millions de francs d’amende en début d’année.

 Les faits se déroulent entre 2006 et 2007. La Sofipac partait à la rencontre des agriculteurs et éleveurs de Moorea, Tahiti, des Iles Sous le vent et des Tuamotu pour leur proposer une aide à la défiscalisation métropolitaine. Une procédure qui semblait normale pour ceux qui y ont souscrit…  jusqu’au mois dernier, où certains agriculteurs ont été convoqués devant le tribunal pour justifier de l’usage des fonds.  Certains ont reçu jusqu’à 8 millions d’aides en numéraire et en matériel.

Ce mercredi matin six agriculteurs éleveurs étaient convoqués en  Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité (NDLR: La CRPC appelée aussi « plaider-coupable »  permet d’éviter un procès à une personne qui reconnaît les faits qui lui sont reprochés et bénéficier d’une peine un peu plus « douce ») Certains jugés solvables, avaient  vu leur compte bloqués par la justice.

Les mis en cause ont tous refusé de plaider coupable et demandé, sur les conseils de leur avocat, Me Smain Bennouar, de passer en audience correctionnelle, où là ils pourraient s’exprimer  et éventuellement être relaxés. La cour devant rappeler les faits et estimer si elle à affaire à des escrocs ou des personnes de bonne foi. 

Smain Bennouar, leur avocat précise. « Je leur ai conseillé de passer en audience correctionnelle, car une décision de culpabilité de la part du tribunal, même en « plaider coupable » (CRPC) se solderait immanquablement par une saisie définitive des sommes qui étaient  saisies de manière conservatoire. (…) Aujourd’hui, on considère qu’on ne peut pas les distinguer. Il faut les juger tous ensemble. L’idéal aurait été de traiter le dossier Sofipac avec ces personnes pour que l’on sache si effectivement ils avaient connaissance de la fraude Sofipac (…). Je ne le pense pas. (…) Mais c’est dans leur intérêt et aussi celui du tribunal que d’appréhender le dossier avec toutes les personnes que l’on soupçonne être des receleurs. »

Pour l’homme en noir, sur le risque pris de passer en correctionnelle, « On prend un risque tous les jours, mais l’avantage c’est que l’on appréhende le dossier intégralement. Il faut avoir confiance en des magistrats professionnels (…) et les prévenus pourront s’exprimer plus longuement (…) »

Réunis en collectif sous la houlette de Coco Tereiharoa, lui aussi, « victime » ou « complice » de l’escroquerie, les mis au banc des accusés veulent que l’on reconnaisse leur innocence.  S’estimant manipulés et victimes de la Sofipac, ils réclament d’être jugé ensemble. Ils sont 311 à être dans la ligne de mire de la justice. Ce qui augure pour la justice de longues journées à statuer sur la nébuleuse Sofipac .

D’autres agriculteurs et éleveurs sont convoqués le 13 octobre au tribunal correctionnel, où ils ont l’intention de réclamer le renvoi de l’affaire afin d’être jugés tous ensemble. Les 311…
 

Rédaction Web avec Sam Teniaore et Esther Parau-Cordette

Itv de Coco Tereiharoa

Itv de Me Smain Bennouar

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