Ils étaient plus de 2000 jeunes athlètes du CM1 à l’Université à participer au championnat des cross scolaires ce mardi à Pirae. Les anciens participants, parents et organisateurs le savent : la course se tient souvent sous un soleil de plomb et des températures pas moins lourdes. Et même s’il s’agit de la crème de la crème des jeunes coureurs – sélectionnés parmi 30 000 élèves au total depuis début septembre – , de telles conditions interrogent, alors que quatre adultes ont été transportés au CHPF après une course en après-midi, le 24 novembre dernier.
Pour le président de la confédération du sport scolaire et universitaire (CSSU) Fabrice Balland, le choix est imposé par un calendrier trop serré. « Tout le monde me parle de la période d’avril-mai pour faire le cross de Polynésie. C’est sûr que ce serait idéal pour tous ces coureurs sélectionnés, mais cela voudrait dire faire les phases de sélective de janvier, février, mars, qui est la période la plus chaude de l’année » , note-t-il. Une configuration qui n’est « pas raisonnable » , selon lui.
Pour prévenir le risque, les bons gestes sont répétés avant et pendant les événements sportifs : bien s’hydrater, prendre un bon petit déjeuner, privilégier les zones d’ombres, s’habiller en conséquence et bien s’échauffer. À Pirae, des brumisateurs ont été installés à l’arrivée, et des fontaines mises à disposition. Les équipes de la protection civile et infirmiers veillent également au grain. « On a plutôt des malaises, de la déshydratation, décrit Pascale Maruarai, cheffe de poste à la Protection civile. Au moment où on voit que les coureurs ne sont pas bien, soit ils sont accompagnés à notre poste de secours, soit on les récupère sur le parcours. Quand ils arrivent vers nous, on fait un premier bilan. Ensuite, on adapte notre conduite à tenir face à la situation » .
– PUBLICITE –
Le coup de chaleur, symptômes évolutifs
Une centaine d’élèves en moyenne sont pris en charge par les premiers secours sur le championnat des cross scolaires. Le malaise peut parfois être de nature plus grave, notamment lors de compétitions de haut niveau. On parle alors de coup de chaleur, sorte de fièvre gravissime où le malade présente des températures très élevées.
« On a des gens qui sont brûlants à plus de 39,5°C au toucher, qui sont vraiment très déshydratés, qui sont vraiment secs au toucher et qui ont un comportement ou une conscience tout à fait anormaux, résume le Dr Vetea Reichart, médecin du sport. Ce sont des gens qui présentent d’abord des crampes, des douleurs, des vomissements et puis qui évoluent très rapidement dans la gravité. Et ça, c’est très important pour nous secouristes, médecins, infirmiers, organisateurs de savoir reconnaître ces signes et de savoir les traiter au plus tôt possible » , ajoute-t-il.
En Polynésie, les coups de chaleur demeurent relativement rares. Les experts médicaux s’accordent à dire que le sommeil et l’alimentation sont les paramètres les plus importants en amont d’une compétition.