Suroccupation des logements, handicap, personnes seules… le confinement, pas le même pour tous

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Après plus d'un mois, le confinement sera allégé dès mercredi en Polynésie. Mais cette période n'est pas vécue de la même manière par tous selon que l'on soit seul, à plusieurs, handicapé, connecté ou non à internet... L'ISPF publie ses chiffres :

Publié le 28/04/2020 à 11:47 - Mise à jour le 28/04/2020 à 16:57

Après plus d'un mois, le confinement sera allégé dès mercredi en Polynésie. Mais cette période n'est pas vécue de la même manière par tous selon que l'on soit seul, à plusieurs, handicapé, connecté ou non à internet... L'ISPF publie ses chiffres :

Depuis le 20 mars, des mesures de confinement ont été instaurées sur tout le territoire de Polynésie française. Ce confinement touche l’ensemble de la population dans tous les actes de la vie quotidienne, que ce soit à l’école ou sur le lieu de travail, en télétravail ou non. Cependant, les conditions de vie dans cette période de confinement peuvent être bien différentes selon le type de logement, le nombre d’habitants et son équipement, l’accès possible ou non à l’extérieur.

Quatre ménages sur dix ont moins d’une pièce par individu

La suroccupation des logements concerne plus d’un logement sur cinq en Polynésie française, rendant les mesures de confinement d’autant plus difficiles à vivre. Sur la zone urbaine de Tahiti, la suroccupation concerne 19 % des logements, les proportions relativement faibles des communes d’Arue, Punaauia et Pirae (respectivement 14 %, 14 % et 17 %) expliquent ce résultat.

À l’inverse, le taux de suroccupation de la commune de Faa’a est de 23 %. Plus d’un tiers des logements (35 %) de 2 pièces ou moins sont suroccupés. Ils représentent plus de la moitié (52 %) des logements suroccupés. Pour la majorité de ces logements, une pièce supplémentaire leur permettrait de ne plus être considérés comme suroccupés.

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Les logements individuels sont les plus suroccupés et notamment parmi les Fare ATR, MTR, FEI, OPH (24 %). Les logements collectifs sont beaucoup moins suroccupés (15 %) à l’exception notable des collectifs OPH (33 %). Près de la moitié des constructions provisoires, habitations de fortune sont suroccupées.

Les logements composés de plusieurs familles représentent 59 % des logements suroccupés. La part de logements suroccupés croît avec le nombre de familles occupant un logement : elle est de 87 % pour les logements qui hébergent 3 familles ou plus. Les logements habités par un couple de 3 enfants ou plus ou une famille monoparentale de 3 enfants ou plus sont aussi très suroccupés : respectivement 39 % et 45 %.

Les personnes seules fragilisées

Cette période de confinement fragilise davantage les personnes seules dans leur logement ou les familles monoparentales.

Les personnes seules représentent 15 % des ménages, soit 4 % de la population.

Parmi les personnes de 15 ans et plus, 6 % vivent seules. Plus les personnes avancent en âge, plus la part de personnes isolées augmente : à partir de 60 ans, elle est de 13 % et de 18 % chez les 75 ans et plus. Dans le cadre du confinement, ces personnes sont d’autant plus fragilisées dans leurs déplacements pour leurs achats de première nécessité ou leurs consultations et soins qui ne peuvent être reportés ou assurés à distance. Parmi les personnes seules, 19 % vivent dans un logement collectif. Ce mode de vie concerne les plus jeunes : ainsi, 12 % des personnes seules de 60 ans et plus vivent en appartement et ce taux baisse à 8 % chez les personnes de 75 ans et plus.

Les personnes en situation de handicap plus durement touchées

En Polynésie française, en mars 2020, selon la Caisse de Prévoyance Sociale (CPS), 5 395 personnes perçoivent une allocation adulte handicapé (AAH) pour les adultes ou une allocation spéciale handicapé (ASH) et/ou une allocation complémentaire pour handicapé. Parmi ces personnes, 917 sont des enfants et 4 478 sont des adultes ; ils sont d’autant plus fragilisés en situation de confinement qu’ils doivent par ailleurs gérer les difficultés (physiques ou psychologiques) du quotidien. Ces adultes en situation de handicap sont majoritairement des hommes (61 %). Plus du tiers (36 %) ont plus de 50 ans (1 626 personnes) ; 14 % ont plus de 60 ans (610 personnes) et 4 %, plus de 75 ans (195 personnes).

L’accès au numérique divise la population en deux

Les équipements tels que la connexion à internet peuvent soutenir les échanges pour les personnes isolées ; certaines en sont privées, ayant moins d’accès et moins de facilité d’utilisation.

Les technologies numériques sont nécessaires pour le télétravail (travail à domicile), la continuité pédagogique ou encore pour rester en contact avec ses proches. Au dernier recensement en août 2017, plus de la moitié (53 %) des ménages déclarent avoir une connexion internet (soit 52 % des individus). Parmi ces ménages, 13 %, n’ont pas d’ordinateur, la connexion se fait donc via un smartphone ou une tablette.

L’accès au numérique est plus fréquent aux Îles Du Vent, particulièrement dans la zone urbaine de Tahiti (comprise entre Mahina et Punaauia) où 70 % des ménages sont équipés (soit 67 % des Polynésiens). Le lieu de résidence n’est pas la seule variable ayant un impact sur l’accès à internet : l’âge ou le niveau d’étude le sont aussi.

À partir de 60 ans, la part de personnes équipées d’une connexion internet diminue, 49 % des 60 ans et plus sont équipés et 40 % des 75 ans et plus. Le taux d’accès à internet varie aussi en fonction du nombre d’habitants du logement et de la situation familiale. Les personnes seules et les ménages les plus nombreux ont le taux d’équipement le plus faible : 44 % pour les personnes seules et les ménages de 6 personnes ou plus. Inversement, les ménages les plus équipés sont ceux de 4 personnes (59 %).

Retrouvez l’ensemble des données de cette étude réalisée par l’Institut de la statistique ICI

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