La Polynésie française est présente sur ce salon depuis 2009, au travers notamment d’un stand commun aux États et territoires insulaires du Pacifique Sud, regroupés au sein de la South Pacific Cruise Alliance. Avec la pandémie actuelle, la destination « Tahiti et Ses Île » a exposé seule cette année, pour la première fois depuis 10 ans, avec une délégation réduite composée de représentants du ministère du Tourisme, de Tahiti Tourisme, d’Air Tahiti Nui et du Tahiti Cruise Club.
L’industrie de la croisière, dans le monde entier, vient de vivre les 18 mois les plus éprouvants de son histoire. Malgré une reprise progressive depuis 10 mois dans différents bassins de navigation, en mer Baltique, en Méditerranée, dans les Caraïbes, les Émirats Arabes Unis, l’Asie du Sud Est, ou encore les États-Unis, de nombreuses destinations demeurent fermées à l’activité des paquebots. Les protocoles et mesures sanitaires, le matériel et les équipes médicales embarqués, ou le renouvellement d’air frais à bord, mis en œuvre par les compagnies, font des navires de croisière des hébergements touristiques et des lieux de vie parmi les plus sécurisés et sains par rapport aux risques Covid. La réassurance active permet d’afficher des taux de remplissage en nette progression, malgré les craintes récurrentes exprimées par les destinations.
En Polynésie française, après une reprise des itinéraires en têtes de ligne (avec départ et arrivée sur Papeete, et l’ensemble des escales en Polynésie française) entre les mois de juillet 2020 et janvier 2021 qui ont permis près de 200 escales, la reprise depuis juillet 2021 a été fortement bouleversée par la situation sanitaire du Pays depuis le mois d’août, provoquant un nouvel arrêt des croisières. « Dans les archipels, l’impact de ces escales demeure absolument essentiel, encore plus en période de crise ou de basse saison, pour les opérateurs et les populations de ces îles. Nous mettons tout en œuvre pour permettre que ces croisières complètes puissent opérer dans les meilleures conditions », rappelle Hironui Johnston, conseiller technique du ministère du Tourisme.
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Dans ce contexte mais aussi dans la perspective d’une reprise des croisières transPacifiques, le Pays a annoncé la mise en œuvre, effective au premier janvier 2022, d’une limitation des flux de croisière pour les navires de plus de 1 200 passagers sur Bora Bora et de plus de 3500 passagers dans l’ensemble de la Polynésie (à l’exception de dérogations exceptionnelles pour des raisons techniques).
« L’enjeu est stratégique pour la destination « Tahiti et Ses Îles » ; notamment sur la croisière en tête de ligne, avec des unités de petites capacités, qui assurent à la fois près d’un tiers du remplissage des lignes aériennes internationales, le remplissage des hôtels de Tahiti avant et après les croisières, et l’activité des prestataires, artisans, transporteurs et taxis dans les îles d’escale », souligne Maïlee Faugerat, présidente du conseil d’administration de Tahiti Tourisme. Les navires en transPacifique, deux fois par an, hors années Covid, permettent également aux prestataires d’activités et commerces touristiques d’accroître leurs revenus de manière très importante.
L’ensemble de l’activité croisière pesait en 2019 un tiers de flux de visiteurs et un quart de l’ensemble des retombées économiques liées au tourisme, c’est à dire que cela représente davantage de ressources propres pour la collectivité que l’ensemble des filières d’exportations réunies. C’est dans ce contexte que la délégation polynésienne a renoué le contact avec les décideurs et dirigeants des compagnies de croisière internationales, les agences de voyages spécialisées présentes, et les organisations internationales de cette industrie à l’occasion de ce salon international. Plus d’une trentaine de rendez-vous, rencontres et travaux sur les itinéraires ont été honorés en 3 jours.
Pourtant, le format du salon n’a plus rien à voir avec les années fastes de la décennie précédente. Bien moins de stands, bien moins de participants, un programme de conférences moins dense, mais toujours centré sur les enjeux économiques, maritimes, touristiques, sanitaires, mais aussi environnementaux, d’un secteur qui est à la pointe des innovations dans la plupart des domaines. La volonté de renouer avec les dynamiques passées a été plusieurs fois réaffirmée par les ténors de l’industrie. Par sa présence en cette année de transition, particulière, « Tahiti et Ses Îles » a souhaité marquer son engagement aux côtés des opérateurs pour contribuer à définir les orientations de la décennie, et prévoir avec eux les opérations des prochaines années.
La crédibilité de la destination demeure importante, malgré les mois passés, avec une cohésion des acteurs locaux qui a tenu bon dans la tempête, et une vision cohérente de la reprise progressive des activités à l’horizon des 24 mois à venir. Les échanges successifs avec les groupes ou les compagnies tels Windstar Cruises, Royal Caribbean, Norwegian, Azamara, Carnival, Silversea, Holland America Line, MSC, ainsi que la participation à une dizaine de conférences, permettent à la Polynésie française de compter parmi les destinations impliquées dans le redémarrage du secteur au niveau mondial.
« L’état d’esprit de nos interlocuteurs est constructif. Leur combativité et le sens des responsabilités qui les animent, ainsi que la perception positive de Tahiti et de nos escales, sont très encourageants. Même si l’année 2022 va sans doute encore être perturbée par rapport aux prévisions initiales, nous sommes sur la voie d’une reprise dynamique. C’est ce que nous voulions. Nous devons maintenant, chez nous, être préparés à cela, à tous les niveaux », confie Bud Gilroy, le Président du Tahiti Cruise Club, bien décidé à revenir au Seatrade Cruise Global 2022 avec une délégation renforcée de l’ensemble des îles du Pacifique Sud.