9h35 ce matin, c’est un double effondrement qui a eu lieu à Tautira, d’un côté trente tonnes de roches dynamitées …
De l’autre, des manifestants atterrés …
Malgré de nombreuses tentatives, que ce soit à travers les réseaux sociaux ou au tribunal, les manifestants présents, du côté ouest du barrage, n’ont pu éviter le dynamitage du site. « On a été voir les anciens de Tautira. (…) Ils ne sont jamais venus de ce côté là de la montagne. Personne de Tautira savait qu’il y avait ces sculptures là. Personne savait. Donc comme le ministère ne savait pas, nous on a travaillé pendant 4 mois bénévolement à chercher les informations. On a recherché qui était le guerrier Honoura, on a cherché ce que voulait dire cette montagne, raconte Laiza Pautehea, présidente du collectif Te Hono Tia’au. Le gouvernement a été d’accord d’envoyer deux archéologues. Les archéologues ont confirmé que ce n’était pas fait par la main de l’Homme. On s’est dit que si ce n’est pas fait par la main de l’Homme, qui l’a fait ? (…) C’est incroyable. (…) Avant Tautira s’appelait Fatutira (le mât des Dieux). Il faut se poser la question (…) ce qu’ils veulent dynamiter c’est la tête du Honu (…) Quand on va en haut on sent carrément le mana (…) S’ils nous avaient donné encore un peu plus de temps on aurait pu envoyer plus d’informations. On est en train de recevoir plein de recherches de l’extérieur. Il y a des gens qui sont en train d ‘étudier la montagne (…) Mais on ne nous a pas laissé le temps. »
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Plus de 30 tonnes de roches ont été arrachées à la montagne, sous la supervision de l’entreprise de dynamitage et de 92 gendarmes, en poste depuis 3 heures du matin.
Dès 5 heures, les gendarmes ont procédé aux vérifications des attestations des usagers, mais ils ont surtout sécurisé le site, au niveau terrestre et maritime. « Nous sommes sur une opération d’ordre public pour protéger les travaux qui sont faits dans le cadre d’un désenrochement pour protéger les usagers sur un secteur qui est rendu dangereux en risque de chute de rochers qui sont en totale instabilité (…) Nous avons actuellement deux bateaux qui sont en patrouille. Le but de ces patrouilles est double : il y a un arrêté qui a été pris sur le domaine maritime pour éviter que les opposants puissent venir par ce vecteur. (…) Et la route va être possiblement entravée pendant quelques heures le temps des travaux. Nous voulons en permanence avoir une capacité d’évacuation de personnes pour quelque motif que ce soit, le temps de cette entrave (…) Nous avons également mis en alerte un hélicoptère au niveau de Tahiti pour pouvoir en cas d’urgence évasaner une personne », détaille le général Frédéric Saulnier, commandant de la gendarmerie.
Face à leur impuissance dans le dynamitage de Tahuareva, les manifestants ont décidé de faire un sit-in au beau milieu de la chaussée et d’empêcher ainsi la circulation des engins de déblayage…
Après des pourparlers et beaucoup de diplomatie, la route a finalement été libérée… Le collectif Te Hono Tia’au regrette toutefois que le Pays n’ait pas attendu la décision du tribunal suite au recours en justice déposé ce lundi matin par leur avocat.