Le président du Pays Moetai Brotherson enchaine les rencontres à Singapour. Ce lundi, au ministère du Développement Durable et de l’Environnement en charge des Relations Commerciales, le président Polynésien s’est vu expliquer les différents dispositifs permettant à la cité-état de fournir de l’eau potable à ses 5 454 566 habitants. 70% plus petite que Tahiti, l’île de 726 km² ne dispose d’aucune source. Elle puise majoritairement son eau de son pays voisin, la Malaisie, de la collecte d’eau de pluie, de la désalinisation par le biais d’osmoseurs inversés et du recyclage de ses eaux grises (usées).
Ce qui intéresse le président, « c’est de voir les solutions qu’ils ont adoptées à la fois pour gérer la ressource en eau avec ce retraitement de l’eau à 97% des eaux grises, qui sont ensuite utilisées dans l’industrie, dans l’agriculture. Ils ont créé des réservoirs un peu partout pour collecter l’eau de pluie. Une optimisation et une culture du non-gaspillage de l’eau qui est absolument incroyable. Ils ont des technologies de désalinisation de l’eau par osmose inverse qu’ils ont adaptées pour être les plus efficientes possibles. Ils ont ici une recherche et un développement tellement avancés, ils ont un tel investissement dans ces technologies-là, qu’ils sont aux avant-postes de toutes ces problématiques et c’est pour ça qu’on est là, c’est pour ça que ces rencontres sont importantes. Les deux éléments les plus inspirants pour nous, c’est certainement le retraitement des eaux grises où, là, il faut certainement qu’on comprenne bien ce qui a été fait ici, qu’on voit les technologies qu’ils utilisent. »
La désalinisation aussi intéresse Moetai Brotherson, en particulier pour l’archipel des Tuamotu. « La désalinisation est une technologie à laquelle on va devoir venir quand on voit l’élévation du niveau de la mer chez nous notamment aux Tuamotu qui va provoquer une salinisation des lentilles d’eau douce qui existent aujourd’hui. On sera, à un moment ou à un autre, et il vaut mieux anticiper, obligés de passer par ces technologies. On les utilise déjà, mais le coût en énergie de la désalinisation est tel que c’est prohibitif pour le moment. Donc voir ce que l’on peut faire de plus efficace et de plus efficient en terme de consommation d’énergie, si en plus, on peut coupler ça aux énergies renouvelables, là, on obtient une équation qui est positive. »
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Construit en 2008, le Marina barrage permet de désaliniser l’eau de Singapour. L’eau de l’océan est captée et transformée pour être stockée dans un réservoir, le 15e de la Cité Etat, au cœur de la ville.
La ministre Grace FU Hai Yien, a également partagé sur les questions de traitement des déchets, du tri sélectif et de l’énergie. Singapour n’offre pas suffisamment de foncier pour développer l’agriculture et l’industrie. En conséquence, l’exportation compte pour une grande part dans la balance économique de l’île. Décarboniser est donc devenu en quelques décennies l’action prioritaire du gouvernement. Cela se traduit par la construction de bâtiments écologiques et durables. Une urbanisation rendue possible dans la mesure où le gouvernement possède 80% du foncier. La stratégie vise donc également à valoriser la commercialisation des déchets recyclés pour tendre vers une gestion saine.