L’arrivée du Hava’i en Polynésie démontre toute l’importance du transport maritime inter-îles et la volonté des armateurs de renouveler leurs flottes. La SNP a investi près d’un milliard de Fcfp pour l’acquisition du navire, acheté d’occasion. Les bateaux de ce type sont en effet rares sur le marché. Long de 87 mètres, et d’une capacité de frets deux fois plus importante que celle de l’Hawaiki nui, le Havai’ peut embarquer entre 1 700 et 2 000 tonnes de marchandises.
« Sur la ligne des îles Sous-le-Vent, nous sommes aujourd’hui deux navires : l’Hawaiki Nui et le Taporo VI. Celui-là vient compléter la desserte et faciliter le transport des marchandises car, aujourd’hui, avec deux navires, on est un peu tendus sur celle-ci », souligne l’armateur du Hava’i, Tutehau Martin. Et celui-ci d’ajouter : « c’est un navire d’occasion, donc on n’a pas eu le choix sur le tonnage ».
Le bateau voguait depuis 15 ans dans des eaux bien plus froides que celles des mers du Sud : en Norvège. Le caboteur a été convoyé jusqu’à Tahiti par une société spécialisée hollandaise.
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« Les marins sont de plus en plus rares »
Quatre marins polynésiens ont également fait partie du voyage pour se familiariser aux manœuvres et aux équipements du bateau. A terme, le Hava’i devrait embarquer « entre 17 et 18 membres d’équipage ». Mais bien que l’équipe soit d’ores et déjà constituée à 95%, selon son armateur, recruter du personnel au fenua se révèle de plus en plus délicat.
« J’ai eu des difficultés à armer le navire. J’ai dû aussi recruter en métropole. Aujourd’hui, les marins sont de plus en plus rares. J’ai même des retraités qui m’ont envoyé leur C.V. Il faudrait que l’école maritime puisse former davantage car s’il n’y a pas de marin, ce sera difficile d’alimenter les îles (…) on peut mieux faire », regrette Tutehau Martin.
La mise en exploitation du Hava’i est prévue pour la fin du mois d’avril. Il devrait effectuer deux rotations hebdomadaires vers les îles Sous-le-Vent.