Acteurs, usagers, décideurs : 186 personnes ont été auditionnées pour cette enquête sur les conditions d’amélioration du transport scolaire. Les 5 archipels, et pratiquement toutes les communes du fenua, ont été consultés pour réaliser un état des lieux exhaustif.
« Il en ressort qu’il y a encore des défaillances : des bus qui sont vieillissants, inadaptés, voire qui manquent de sécurité. Les grandes difficultés, ce sont surtout pour nos lycéens. Étant donné qu’ils ont la carte gratuite, ils ne peuvent parfois pas monter dans le bus. Il n’y a pas assez de places le matin, pas assez de places le soir pour rentrer chez eux, donc ils doivent se lever extrêmement tôt et ça joue sur leur scolarité », explique Heinui Le Caill, le rapporteur des travaux.
Outre les constats, la mission d’information a émis 45 recommandations parmi lesquelles la gratuité des transports toute l’année, une meilleure accessibilité, la réalisation d’infrastructures et d’équipements adaptés ou encore davantage de formations des professionnels du secteur. Un travail salué par l’ensemble des élus, tout comme des représentants des transporteurs venus à la séance.
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« Je suis très satisfait, c’est la première fois qu’on nous entend. Merci au nouveau gouvernement qui a pris les choses en main. Aujourd’hui, on attend les actions », indique Yoan Richmond, chauffeur de bus et secrétaire général de la Fédération des rassemblements des syndicats autonomes de Polynésie.
La balle est désormais dans le camp de l’exécutif. C’est à lui de mettre en œuvre les recommandations. « Le gouvernement a bien compris qu’il faudra un travail interministériel », souligne la représentante Maurea Maamaatuaiahutapu, « mais même à notre niveau, au niveau de notre institution, nous avons des commissions. Nous allons nous réunir (…) Donc, en parallèle de ce qui sera fait au gouvernement, je pense qu’on pourra travailler de concert sur l’application de ces recommandations. »
Les maires souhaitent également s’impliquer sur ce sujet qui concerne une grande partie de leurs administrés. Près de 26 000 jeunes utilisent en effet ce mode de transport au quotidien. Soit plus d’un élève sur deux.
« Ce que je préconiserai, c’est de travailler avec les tavana parce qu’ils sont des élus de proximité et connaissent les problèmes au quotidien de nos enfants, mais aussi des familles. Ils pourraient partager ces préoccupations avec le Pays afin que, de son côté, il puisse mener un plan, par exemple, de construction d’abris bus qui puisse répondre véritablement aux besoins », propose Simplicio Lissant, le maire de Punaauia
Après cette mission sur les transports en commun scolaires terrestres, la commission de l’éducation prévoit de s’attaquer aux transports scolaires aériens et maritimes dans les prochains mois.